L’avenir prometteur des entreprises de la confiance numérique

Par Lola BRETON

L’avenir s’annonce brillant pour le secteur de la confiance numérique. Avec un taux de croissance de 9,1 % – plus fort taux parmi les filières industrielles françaises –, l’année 2018 lui en a déjà donné un aperçu, comme le dévoilent les chiffres de l’Observatoire pour la Confiance Numérique de l’Alliance pour la Confiance Numérique (ACN). Le constat est clair et peu surprenant : alors que le numérique s’insère dans toutes les dimensions de notre quotidien, tant personnel que professionnel, la demande en sécurité numérique et cybersécurité croissent.

Une demande de sécurisation forte

Les Français recherchent, aujourd’hui plus qu’hier, « l’assurance que les systèmes numériques qui les affectent sont sécurisés et qu’ils vont permettre d’améliorer leur sécurité physique, financière, d’image, et en même temps protéger leur vie privée et leurs données (y compris personnelles) », souligne le rapport de l’ACN. Cette quête de réassurance intervient dans un contexte de défiance vis-à-vis des plateformes et des hébergeurs de contenus web, par exemple. Un an après l’entrée en vigueur du RGPD, les individus auraient-ils intégré ses principes dans leur vie quotidienne au point d’en demander davantage ?

La filière française de la confiance numérique a, quoi qui se cache derrière la demande accrue, ses jeux à faire pour rester leader du marché. En 2018, portée par la miniaturisation et la baisse des coûts des composants électroniques, la transformation digitale et la croissance des pays émergents, la filière a réalisé un chiffre d’affaires de 12,4 milliards d’euros sur le territoire national. Dans le monde, l’activité des entreprises hexagonales du secteur pèse 16,9 milliards d’euros. L’activité de grands groupes tels que Thales & Gemalto, Idemia, Airbus ou Atos – pour ne citer que les entreprises françaises du top 5 – aux côtés de plus petites structures participe grandement au rayonnement de la filière au niveau international.

De plus, 53 200 personnes vivent de la filière de la confiance numérique en France. Elle ne permet donc pas seulement de rapporter de l’argent et de faire vivre l’innovation, elle représente également une voie d’avenir pour l’emploi. La sécurité numérique et les services et produits cyber sont une porte d’accès vers de nouveaux métiers, qui se développeront dans les années à venir.

Secteurs de croissance à suivre de près

L’arrivée imminente de nouvelles technologies dans le quotidien des individus les poussera à demander plus de sécurité et d’assurance encore. Les objets et les véhicules connectés, la 5G, la blockchain et l’IA ; autant de technologies qui apportent leur lot de nouveaux usages, de nouveaux enjeux et donc de besoins différents de sécurisation. L’approche by design s’immisce donc de plus en plus dans la R&D. Les entreprises du secteur et les utilisateurs sont sans aucun doute de plus en plus au fait de la nécessité d’intégrité des services numériques et produits connectés. Les pouvoirs publics ne sont pas en reste. La préparation de grands évènements – la Coupe du Monde de rugby 2023 et les Jeux Olympiques 2024 notamment – et la multiplication des projets de smart cities sur le territoire les poussent à réfléchir dès aujourd’hui aux technologies sûres à utiliser pour les sécuriser. Le contrôle d’accès sur les nombreux sites des JO, par exemple, nécessitera peut-être des appareils électroniques, en complément du contrôle d’accès physique effectuée par des agents de sécurité. Une opportunité de croissance supplémentaire pour la filière française de la confiance numérique. Un sujet qui sera par ailleurs consacré lors du salon Milipol Paris en novembre prochain.

Repenser la confiance numérique

« Dans le domaine de la confiance numérique, la France dispose d’un tissu industriel très performant et d’une excellence internationalement reconnue. Eu égard à son importance économique majeure, mais aussi à son apport sociétal en termes de sécurisation du numérique, ce secteur doit être pleinement reconnu pour son caractère stratégique. Les tensions croissantes au niveau international ont des effets tous les jours plus visibles sur l’ensemble des applications numériques : tous les secteurs économiques sont aujourd’hui concernés et ont besoin de pouvoir s’appuyer sur un réseau d’acteurs de confiance numérique. C’est le seul moyen de protéger notre souveraineté numérique nationale ainsi que l’autonomie stratégique européenne », indique Philippe Vannier (Atos), nouvellement élu à la Présidence de l’ACN.

Les législations française et européenne sont en passe d’acter la reconnaissance du caractère stratégique du secteur. En France, la mise en place du CSF, et les futurs travaux qu’il portera – l’appui à la mission interministérielle pour le développement d’une carte d’identité numérique nationale, notamment – ou la « Loi de programmation militaire, décrivant les obligations, en matière de cybersécurité, des OIV », permettront de dynamiser encore davantage les entreprises de la confiance numérique pour qu’elles continuent sur leur lancée fulgurante.