La France : l’un des premiers pays attractifs en Europe !

Le « France is back » selon l’expression consacrée d’Emmanuel Macron appelle l’ensemble des organismes impliqués sur l’attractivité et le dynamisme économique de notre pays à accroitre les actions pour qu’un nombre toujours plus grand d’entreprises viennent s’installer en France mais aussi des actions qui permettent de valoriser les atouts des entreprises françaises pour partir à la conquête du monde.

Retour sur l’attractivité de la France avec Marie Lebec, députée des Yvelines, Présidente du groupe d’études « Attractivité de la France, export, investissement, compétitivité ».

La France confirme l’ouverture de son économie au monde

Bonne nouvelle, la France est l’une des trois économies européennes les plus attractives aux yeux des investisseurs étrangers créateurs d’emploi derrière l’Allemagne mais devant le Royaume-Uni. Nous avons enregistré une forte progression des flux d’IDE entrants (+39 % des flux) pour atteindre 44,2 Md d’euros et des investissements étrangers créateurs d’emploi (+16 %) recensés par Business France en 2017.

Les entreprises allemandes, indiennes et chinoises positionnent la France comme la première destination en Europe pour les investissements étrangers. Pour les investissements britanniques, plus du tiers des entreprises perçoive la France comme la destination européenne la plus attractive, en progression de +7 points.

Au-delà de cette confiance renouvelée des investisseurs, l’attractivité de la France progresse sous toutes ses formes.

Le bilan de l’année 2017 en termes d’attractivité est le meilleur jamais enregistré, avec près de 1 300 décisions d’investissements étrangers sur le territoire français, soit une hausse de 31 % du nombre de projets d’investissements recensés au total en France. Ces nouveaux projets ont conduit à la création ou au maintien de 34 000 emplois. En termes sectoriels, les projets sont de nature très variée : santé, agroalimentaire, industrie, services. Les flux proviennent majoritairement des États Unis, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et du Japon.

L’année 2018 s’est inscrite dans la continuité de cette dynamique. Le baromètre de l’attractivité réalisé en décembre 2018 – janvier 2019, par Kantar pour Business France sont encourageants : 87 % des décideurs économiques interrogés jugent que la France est une destination attractive pour les investissements étrangers et 61 % estiment que l’attractivité de la France s’est améliorée au cours des deux dernières années (contre seulement 20 % qui estiment qu’elle s’est dégradée) malgré les mouvements sociaux que connait notre pays.

Par ailleurs, l’amélioration de notre environnement réglementaire et administratif qui se modernise pousse la France jusqu’à la 9e place mondiale de l’e-administration (5e place européenne) selon l’étude E-Government Survey 2018 des Nations unies. Notre pays est particulièrement efficace dans la qualité et l’accessibilité des services en ligne, dont elle occupe la 4e place mondiale.

Le domaine marchand de la sécurité dans le monde est lui estimé à 570 milliards d’euros. L’Europe représente 150 milliards d’euros et les Etats-Unis 210 milliards d’euros.

Les produits physiques (véhicules et plateformes, drones et robots, vêtements de protection, etc.) représentent un volume de 5,6 Mds d’euros et 2% de croissance. Les produits électroniques, numériques et systèmes et services associés (Identification et authentification, information, détection, observation, communication, etc.) représentent 14,5 Mds d’euros et 7% de croissance. Les services de sécurité privée (Gardiennage et surveillance, protection de personnes, conseils en sécurité, etc.) affichent le même taux de croissance pour un volume de 10,5 Mds d’euros. La cybersécurité représente enfin un volume de 4,3 Mds d’euros mais affiche la plus forte croissance, de l’ordre de 12%.

Cette filière de la sécurité, fortement exportatrice, affiche un très bon positionnement international et figure dans le top 3 européen avec l’Allemagne et le Royaume-Uni. Avec une croissance soutenue de l’ordre de 5% par an annoncée jusqu’en 2020, la filière de sécurité pèse plus de 60 Mds d’euros et représente 1 million d’emplois.

Favoriser l’accès au financement des entreprises

Sur les 3 premiers trimestres de l’année 2018, la France se place, en termes de montants levés derrière le Royaume-Uni (5,1 Md€) et l’Allemagne (3,1Md€) avec un montant de 2,8 Md€. Elle arrive en 2e place en termes de nombre d’opérations (RU 588, France 431, Suède 246, Allemagne 216). L’accès des PME et des TPE aux crédits de trésorerie s’améliore. Selon l’enquête trimestrielle de la Banque de France auprès des entreprises sur leur accès au crédit en France au 2e trimestre 2018, l’accès aux crédits de trésorerie se maintient à un niveau élevé pour les PME (87 % obtiennent le crédit demandé) et les TPE (73 %), soit le plus haut niveau mesuré depuis fin 2014.

L’entrée en vigueur de la loi PACTE pour la croissance et la transformation des entreprises marque enfin une nouvelle étape pour une économie plus forte, pour des entreprises libérées, mieux financées, plus innovantes et créatrices d’emplois !

Une terre d’innovation plébiscitée

La France connait un dynamisme entrepreneurial et créatif encore trop souvent méconnu. Les créations nettes d’entreprise sont en effet bien supérieures à la moyenne européenne. La France est également devenue une place de choix pour lancer sa startup et l’écosystème « tech » français jouit d’une forte reconnaissance internationale.

Paris constitue un écosystème mature pour les jeunes pousses, porté par un système de financement performant et des instituts de recherche reconnus. La capitale se positionne au 6e rang européen parmi les 35 villes offrant le meilleur environnement pour les startup. Elle ressort parmi les villes ayant mis en place les politiques publiques de soutien à l’entrepreneuriat et à l’innovation les plus performantes aux côtés de San Francisco, New York et Londres.

En matière d’activité et d’innovation technologique, la France affiche là aussi de belles performances : 6e rang mondial des dépenses de R&D, 4e rang pour les brevets déposés, ainsi que pour les marques commerciales et dessins industriels.

En 2016, la France est au 6e rang mondial et au 2e rang européen des dépenses intérieures de R&D (DIRD), qui s’élèvent à 62,2 Md$ (PPA). La France se positionne après les États-Unis (511,1 Md$), la Chine (451,2 Md$), le Japon (168,6 Md$), l’Allemagne (118,2 Md$) et la Corée du Sud (79,4 Md$), mais devant le Royaume-Uni (47,2 Md$) ou la Russie (39,9 Md$).

Enfin, la France surclasse ses homologues européens dans le palmarès Technology Fast 500 de Deloitte pour le nombre d’entreprises technologiques à forte croissance dans la zone Europe Afrique Moyen-Orient et se positionne à la première place européenne et à la 3e place mondiale du Top 100 Global Innovators de Clarivate Analytics.

Preuve concrète s’il en est besoin, six mois après San Francisco, Norvatis, le laboratoire pharmaceutique Suisse, a choisi la France pour l’ouverture de son hub d’innovations technologiques. C’est évidemment une fierté de voir que l’écosystème français du numérique attire les entreprises du monde entier !

L’image économique de la France s’améliore

Forte de ces atouts, l’attractivité perçue de la France se renforce grâce à la taille du marché intérieur, son positionnement géographique en Europe, la qualité des infrastructures de communication et de transport, celle de la formation, la qualification des salariés, ainsi que l’innovation et la R&D, la productivité du travail, un environnement entrepreneurial dynamique, ou encore la qualité du cadre de vie.

Parmi les atouts de la France figurent aussi les compétences techniques sur tout le spectre de la sécurité avec un fort leadership sur des compétences en mathématiques, algorithmes, logiciels imagerie, identification, cybersécurité, etc. L’Hexagone dispose en effet de fortes compétences d’ingénierie et de processus industriels, issues de la défense (radars, intégration, etc.) ou du numérique (biométrie, cartes à puce, etc.).

Mais pour le secteur de la sécurité, la présence française à l’export reste encore trop timide.

Le succès des ventes de produits de sécurité à l’export dépend des bonnes relations diplomatiques de la France. Se lancer à l’export nécessite une implantation, un partenariat ou une représentation locale efficace. Cela implique des coûts très importants à supporter pour de petites structures. Les PME et les ETI sont en effet très nombreuses dans la filière de sécurité. Enfin, la question des « Offset » et « Compensations », souvent appliqués par les pays à ces secteurs lorsqu’une entreprise étrangère remporte ces marchés peut représenter un obstacle.

Regagner du terrain dans un environnement concurrentiel

Malgré tous les efforts consentis, il est nécessaire de poursuivre les actions pour améliorer le coût du travail et le poids de la fiscalité sur les entreprises.

Le privé doit également se structurer et faire émerger des fonds d’investissement européens. L’Etat ne peut pas tout faire et il est nécessaire, même si cela fonctionne, d’aller au-delà de du simple acteur qu’est Bpifrance. Il est donc nécessaire de faire émerger des opérateurs européens.

Pour notre économie, le défi de l’attractivité se situe donc à un double niveau : contribuer à maintenir le rang de l’Europe vis-à-vis des autres régions développées du globe ; et demeurer un espace majeur de dynamisme économique et de stabilité politique au sein de l’Union européenne et de la zone euro.

Le secteur de la sécurité connait une dynamique forte et une attractivité marquée, il nous faut être fort et ferme sur le sujet de la guerre commerciale. Il y a des points sur lesquels l’Europe doit être protectionniste. La naïveté à ses limites, la concurrence pure et parfaite n’existe pas.

Dans un contexte où les attentes restent fortes, le Gouvernement poursuivra donc son travail de mobilisation autour de quatre axes majeurs : la poursuite des réformes engagées pour renforcer l’attractivité de la France, l’amélioration des actions d’influence des pouvoirs publics auprès des investisseurs et des influenceurs internationaux, l’intégration dans notre politique d’attractivité des nouveaux défis de l’économie mondiale et le renforcement de la coopération entre les différents acteurs publics de l’attractivité internationale de la France.