La sécurité maritime : enjeux et avenir du modèle français

Par son interface mondiale, l’espace maritime nécessite l’affirmation de la question sécuritaire. L’un des éléments de réponse réside dans le renforcement de la coopération des acteurs et du partenariat public/privé. C’est notamment l’un des enjeux portés par le Master in Business Administration (MBA) spécialisé Management de la sécurité proposé par l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale. 

Rencontre avec le capitaine de frégate Eric, auditeur du MBAsp et officier à l’état-major de la Marine nationale.

La France et sa Zone Economique Exclusive : quels enjeux ?

La France possédant le deuxième espace maritime mondial, l’enjeu réside donc dans la capacité à contrôler cet espace gigantesque qui, dans toutes ses dimensions, peut être le lieu d’affirmation de puissances étrangères ou de trafics en tous genres. Partant de ce constat, les autorités doivent évoluer pour répondre à ces enjeux. L’utilisation des satellites étant déjà effective pour la surveillance de cet espace, l’utilisation de l’outil cyber permettrait également d’appuyer cette surveillance voire d’assurer un certain contrôle. Toutefois, la présence physique reste nécessaire. Le phénomène de « silo », de cloisonnement des services de sécurité, dans une mission de sécurité pourtant commune, qui exige une vision globale et un travail collectif, doit être dépassé.

L’espace maritime et coopération sécuritaire

L’espace maritime est le lieu où la sécurité est déjà perçue comme globale et fait office d’exemplarité en matière de coopération public/privé. Le préfet maritime illustre cette réussite et apparaît comme l’acteur central de cette coopération. Il est le représentant direct du Premier ministre et est, en cela, dépositaire des missions régaliennes de l’Etat dans sa zone. Il s’assure de faire respecter la souveraineté et veille à l’application des normes réglementaires. Pour ce faire, il dispose des moyens étatiques mais peut mobiliser des ressources plus larges. En effet, sa mission est transverse : faire coopérer ensemble tous les acteurs de l’espace maritime dans un souci d’efficience. Qu’elles relèvent du domaine associatif comme la SNSM ou du domaine public tel que la gendarmerie maritime, toutes ces entités participent à la surveillance et au contrôle des eaux territoriales. Mais la question maritime reste également liée à la question terrestre et l’imbrication des responsabilités entre préfet terrestre et préfet maritime traduit l’importance de gérer les intervalles entre les deux espaces. C’est un réel défi de souveraineté, faisant l’objet de coopérations nationale et internationale 

Le 11 septembre 2001, apparaît comme un point de rupture et pose la question de l’évolution de la sécurité des installations maritime Ainsi est mis en place en 2002 l’ International Ship and Port Facility Security (ISPS) : ce code s’applique à tous les acteurs de l’activité portuaire et maritime dans un but de sécurité globale. Installations portuaires, navires, chaque entité impliquée dans ces activités doit d’abord travailler à sa propre sécurité en fournissant des garanties sur son intégrité. Un audit doit aussi permettre d’évaluer les risques en amont. Tout cela doit s’accompagner d’une coopération avec les services de sécurité.

Une coopération nationale et internationale public/privé privilégiée

Prendre du recul sur la façon d’appréhender les problématiques de sécurité, pouvoir échanger avec les autres services, comprendre les enjeux des autres acteurs est au cœur de notre quotidien. Et c’est toute la force du MBA spécialisé Management de la sécurité, qui permet de « casser » les barrières et d’associer des acteurs complémentaires au service d’une sécurité globale. 

Le MBA aborde la perspective du travail entre acteurs public et privé sur les problématiques de sécurité. Issus d’horizons différents, les auditeurs poursuivent un objectif commun : parfaire leur approche de la sûreté, de la sécurité et de la gestion des risques, dans sa double dimension stratégique et opérationnelle. Les échanges sont dès lors favorisés entre acteurs publics et privés du monde de la sûreté et de la sécurité pour mieux appréhender les nouveaux risques pesant sur les organisations modernes.

MBA sp Management de la sécurité

Pour qui ? Diplômés Bac+5 et 5 ans d’expérience minimum
Où ? Paris 7ème – École Militaire
Programme : formation en 1 an en part-time ( 5 à10 jours / mois)
Possibilité d’échelonner sur 2 ans pour les candidats externes
Ouverture des inscriptions : 15 mars 2020