Du GIGN au monde privé

Alors que le continuum de sécurité est à l’honneur en cette semaine de MILIPOL, rencontre avec Christophe Beuzit, directeur général délégué d’une entreprise de sécurité privée.

Engagé dans l’armée française, il rejoindra le GIGN avant de poursuivre sa carrière dans le monde privé. Valoriser la formation, permettre le développement des capacités de chacun, et l’engagement au service du collectif, voici les trois piliers de son parcours inspirant.

L’engagement.

C’est là que tout commence. C’est aussi un maître mot pour celui qui le conjugue à toutes les étapes de sa vie. Christophe Beuzit s’engage au sein de l’armée française, dans l’artillerie comme sous-officier. Observateur, il s’intéresse aux missions conduites par les officiers et aux responsabilités qui leur incombent.
Ambitieux, il décide de tenter le concours pour accéder à une carrière d’officier. Motivé et impliqué, il réussit celui de l’EMIA et termine major scientifique de l’école après une licence en mécanique.

Il choisit l’Arme de la gendarmerie qui le conduira à servir en Outre-mer et en Corse notamment. Voyager, découvrir et acquérir une grande expérience dans la gendarmerie mobile et la gendarmerie départementale, seront les premières satisfactions de son début de carrière.

Animé par l’esprit de commandement et la force du collectif, il souhaite rejoindre le GIGN, ses spécificités, ses exigences. Son nouvel objectif est tout trouvé : intégrer l’unité d’élite.

Il passera les tests deux fois et sera reçu en 2005.

Relier la gendarmerie et le privé

Servir au sein du GIGN est un défi permanent, une exigence du quotidien. Toujours centré sur ses objectifs initiaux, il intègre l’unité de formation. Avec le général Favier, alors commandant du GIGN, ils développent des formations dédiées au monde privé. Les premières sessions rencontrent un vif succès et les différences bien que confirmées entre les deux univers, laissent place à des complémentarités où chacun des acteurs en tire un bénéfice certain. Ces journées d’immersion où les cadres du privé viennent tester et appréhender la gestion du stress et des émotions dans un cadre collectif, et se former pour leur gestion de crise, rapprochent les deux mondes.

D’une initiative discrète naît alors une activité de plus en plus importante pour l’unité et les hommes du GIGN.

Adaptation au coeur de l’excellence

Dès 2012, Christophe Beuzit prend le commandement de la formation après son retour de mission en Afghanistan où il passera 4 mois. Le GIGN est alors commandé par le général Orosco. 

A la tête de l’unité de formation du GIGN, ce socle fondamental, il a à coeur de développer le potentiel de chacun.

Alors que l’excellence des hommes du GIGN est reconnue à travers le monde, l’unité rencontre pour autant des difficultés de recrutement.

Il est primordial de réagir. La capacité opérationnelle de l’unité en dépend.

Revoir les phases de recrutement, concilier les épreuves avec les attentes de la génération Y sans bien entendu amoindrir le niveau de sélection, répondre à l’évolution de la menace, autant de nouveaux défis à relever.

Il décide donc de se rapprocher d’universitaires et de l’Institut de Recherche Biomédicale des Armées pour étudier et mieux comprendre, pendant 2 ans, les qualités essentielles au gendarme « nouvelle génération » en intégrant notamment la dimension cognitive déterminante dans la prise de décision sous pression.

Les efforts consentis et la nouvelle approche portent leurs fruits. En 2 ans, l’unité connaitra une hausse de 30 % de réussite aux tests de sélection globale.

Préparer la suite

Après plus de 10 ans passés au sein de l’unité, il est temps de préparer la suite. Quitter une unité telle que le GIGN n’est pas anodin, il faut penser à valoriser ses compétences et anticiper l’avenir.

Dès 2015, Christophe Beuzit prépare un master 2 en ingénierie de formation à l’Université de Toulouse et suit parallèlement la création des 3 nouvelles antennes du GIGN, alors que les attentats viennent de toucher notre pays.

En 2017, il entame sa transition professionnelle en intégrant le MBAsp Management de la sécurité de l’EOGN et acquiert une certification HEC en 2018. 

Les propositions émanant du privé sont nombreuses. Mais pour Christophe Beuzit, son nouveau poste doit associer gestion de projets, gestion de crise, responsabilités et valeurs. L’entreprise qui l’accueillera, mêlant rigueur, confiance et esprit d’équipe, s’appelle Octopus.

Il s’épanouit en mettant à disposition des conseils en sûreté intégrant la coordination essentielle des acteurs publics et privés plus particulièrement pour des opérateurs d’importance vitale.

Il développe également une offre de formation premium dédiée aux grands acteurs du luxe, de l’hôtellerie et de l’évènementiel, intégrant notamment la dimension réputationnelle, et associant des formations en étude comportementale.

Toujours tourné vers l’avenir, fort de son expérience au sein du GIGN et des compétences valorisées au coeur d’un parcours riche et varié, de rencontres exceptionnelles faites au cours des formations suivies dont celle du MBAsp, il entreprend le développement de nouveaux cursus en lien avec les besoins émergents, notamment celui des gardes armés qui devront s’appuyer sur un socle d’exigence de premier ordre, pour venir suppléer l’Etat, qui se voit dans l’obligation de transférer certaines de ses compétences…