Innovation, formation et révolution quantique : Saint-Quentin-en-Yvelines, un territoire à la pointe de la technologie

Parmi les trois grands pôles cyber que compte la région parisienne, Paris, la Défense et Saint-Quentin-en-Yvelines, ce dernier rassemble entreprises, pouvoirs publics et écoles académiques autour de deux axes majeurs : l’innovation et la formation. C’est la coopération de ces différents acteurs de taille et avec des intérêts différents qui donne ce dynamisme au territoire. Entre les grands groupes et les start-up, les pouvoirs publics et les écoles académiques des partenariats se créent, des talents émergent. A la pointe de ce développement : l’entreprise Atos et la révolution quantique.

Par Simon DOUAGLIN

Saint-Quentin-en-Yvelines : territoire du numérique au coeur de la révolution quantique

« Le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines est très dynamique dans le domaine numérique avec plusieurs atouts de poids. D’abord plusieurs OIV français et les serveurs informatiques des banques Crédit Agricole et Banque Populaire sont implantés sur l’agglomération. L’AFNIC, qui créé et réglemente les noms de domaine internet pour la France y est également implantée. Tous ces atouts font de ce territoire un pôle majeur de l’économie et de la sécurité du numérique. » développe Anne Fahy, directrice générale adjointe au développement économique de Saint-Quentin-en-Yvelines. Les Security Operations Centers (SOC) d’Airbus, de Thales, de C2S groupe Bouygues, d’AntemetA sont également présents sur la commune d’Elancourt.

Fort de ces atouts, le territoire va poursuivre sa dynamique avec l’implantation du futur laboratoire quantique de l’entreprise Atos à l’horizon 2020. La développement de la puissance de calcul des technologies classiques actuelles rencontrent aujourd’hui ses limites alors même que la quantité de données à analyser ne cesse de croître. Technologie disruptive, le quantique peut offrir une puissance de calcul décuplée qui va permettre de traiter une quantité colossale de données. La maîtrise de ces technologies quantiques représente un enjeu majeur en matière de cryptographie car leur puissance de calcul va permettre de sécuriser ou de mener des attaques cyber avec bien plus de rapidité que les technologies classiques. La maîtrise de cette technologie est un enjeu fondamental dans la course au numérique car il donne un avantage comparatif au pays capable de le maîtriser. « Sortir un véritable accélérateur quantique » sera l’objectif d’Atos explique Philippe Duluc, Chief Technology Officer chez Atos. Les résultats sont encourageants, là où il y a trois ans la technologie permettait d’intriquer seulement 10 qubits, aujourd’hui les chercheurs d’Atos sont capables d’en intriquer 20. Avec Google comme principal concurrent dans cette course, les recherches tendent aujourd’hui à en intriquer 50. Cet écosystème à la pointe, permet au territoire de St-Quentin-en-Yvelines d’être un pôle reconnu et attractif dans le domaine cyber. Pour inscrire la France dans cette course, le Premier ministre a demandé un rapport sur ce sujet à la député Paula Forteza en avril 2019, qui aura pour objectif d’aboutir à un plan quantique gouvernemental.

Entre formation et innovation : la coopération des acteurs du numérique et du cyber

Le développement de ces nouvelles technologies impose de former les futurs talents. Le manque de candidats est criant et la formation est donc l’enjeu majeur au coeur duquel s’impliquent tous les acteurs clés du territoire. Un campus numérique a été créé en 2017 et propose 13 formations, assurées par 7 organismes. S’inscrivant dans cette dynamique, un campus rassemblant 2000 étudiants issus de différentes écoles d’ingénieurs spécialisées est en projet. L’objectif est de donner les conditions d’accueil à ces étudiants ingénieurs ou techniciens, « de les sensibiliser et de les former au numérique » ajoute Anne Fahy. Par ailleurs, Airbus CyberSecurity rappelle par la voix d’Eric Chambareau, responsable de l’ingénierie FR et CyberTraining « nous avons, chez Airbus CyberSecurity, pris la mesure de l’importance que représente la formation dans notre univers cyber. Dans ce cadre, nous avons noué des partenariats et relations fortes avec les écoles du territoire notamment. »

Pour s’adapter à l’évolution du secteur et à la concurrence internationale, l’innovation est une nécessité. Portée par les PME et les start-up, elle intéresse les grands groupes qui peuvent ainsi intégrer de nouvelles briques technologiques à leurs systèmes et solutions globales. Intégrateur et leaders mondiaux, ils apportent ainsi une nouvelle force de frappe à ces petites structures, un nom reconnu et des investissements qui leur permettent de grandir.

C’est tout l’intérêt des partenariats « win-win » portés par Airbus CyberSecurity avec de nombreuses PME et Stat-up locales. Christopher Richard, PDG de United Biometrics explique ainsi avoir « bénéficié de l’aide financière d’Airbus et de son réseau, essentiel pour le développement de l’entreprise. Nous avons ainsi pu développer notre solution d’authentification forte multibiométrique et déposer des brevets notamment aux USA » précisant également que le soutien des pouvoirs publics dans l’accompagnement de ces structures en plein développement est aussi majeur. Oxibox, spécialisé dans la cyber-résilience, a pu apprécier les capacités de sa solution innovante sur la CyberRange, une plateforme d’entrainement et de simulation développée par Airbus CyberSecurity qui permet de tester le produit en conditions réelles. « La confiance accordée par Airbus est un réel accélérateur de développement » souligne François Feugeas, PDG d’Oxibox tout comme Gilles Armand, qui développe en partenariat lui aussi avec Airbus Cybersecurity au coeur de la CyberRange, un module de formation adapter selon les besoins « pour apprendre à utiliser au mieux le potentiel et les fonctionnalités de la CyberRange, former à la Lutte Informatique Défensive (LID) avec desscénario Seela adaptés ou encore relever des challenges spécialement réalisé pour vos équipes. »

Alors que le Président Fourgous se plait à rappeler que Saint-Quentin-en-Yvelines au sein de Paris-Saclay « est un peu le MIT français » il ajoute « Saint-Quentin-en-Yvelines doit être au top de cette compétitivité. On sait qu’il y a environ 100 000 emplois en cybersécurité, dont seulement 25 000 sont vraiment sur le marché. Il faut donc répondre très vite à ce besoin de nos entreprises et de la France. » Car en effet, tous ont intérêt à ce que l’écosystème se développe au bénéfice des entreprises françaises ou européennes, face à une concurrence agressive et massive, qui arrive de tous les continents…