Quand la caméra et l’intelligence artificielle se mettent au service de l’environnement et des territoires

Le Queyras est une vallée du département des Hautes-Alpes dont le cours d’eau principal est le Guil. Afin de concilier la préservation et le développement de cet espace de montagne rural, l’État français et les collectivités ont créé en 1977, le Parc naturel régional (PNR) du Queyras. Le PNR du Queyras a principalement pour mission de préserver et valoriser les patrimoines naturels et culturels de la vallée mais aussi de favoriser le développement économique et la qualité du cadre de vie ainsi que d’informer et de sensibiliser les habitants et visiteurs à sa protection.

Le Parc naturel régional du Queyras a été interpellé par un étalement de la saison ces dernières années dans la vallée du Guil. Les activités de loisirs d’eau vive (rafting, canoë-kayak, hydro speed etc…) peuvent se pratiquer sur des saisons de plus en plus tardives soulevant des questions quant à la gestion des milieux naturels lors des périodes plus sensibles (fraie des poissons de rivière par exemple). Cette clientèle était par ailleurs peu visible pour les décideurs et élus locaux qui avaient tendance à moins prendre en compte les sports d’eau vive dans le développement local.

« Partant de ce constat, nous avons souhaité mettre en place un projet de suivi et d’analyse de la fréquentation des sports d’eau vive sur le cours d’eau principal de la vallée, le Guil. Nous voulions pouvoir qualifier la pratique sur l’année en fonction du type d’embarcations, analyser le débit de la rivière et ainsi mesurer l’impact écologique mais aussi économique de cette fréquentation. Une meilleure connaissance des flux nous permet aussi d’améliorer l’accueil des touristes. Notre mission est de favoriser le développement harmonieux de notre territoire tout en assurant la protection de sa faune et de sa flore. La difficulté c’est qu’il n’y avait aucune solution existante adéquate pour l’eau vive qui se caractérise par un débit variable et la nécessaire prise en compte d’éléments flottants comme des branches.TENEVIA et Axis Communications nous ont apporté une solution sur-mesure », explique Agnès Montesinos, chargée d’écotourisme au Parc naturel régional du Queyras.

Pour répondre à ce besoin d’instrumentation, TENEVIA a conçu un dispositif innovant permettant, à partir d’images caméra, de détecter, compter et classer les embarcations navigantes sur le Guil. Grâce à des techniques de computer vision et d’intelligence artificielle de type deep learning, l’entreprise a imaginé pour les besoins du Parc naturel régional du Queyras la solution TENEVIA CamBoat®. 

Celle-ci s’appuie sur une caméra AXIS P1447-LE, petite caméra cylindrique légère et discrète, sélectionnée pour sa robustesse ainsi que sa très bonne qualité d’images et de traitement de la luminosité.

Au-delà de la fonctionnalité de détection très fine du dispositif obtenue grâce à un algorithme capable de faire la différence entre les reflets de l’eau, les débris d’arbres et les embarcations, ce nouveau capteur permet leur classification en trois catégories : les raftings, les kayaks et les hydro speeds.

Ce système installé depuis 2018 au milieu du parcours en eau vive, avec la collaboration d’EDF, compte le flux d’embarcations quotidien sept mois sur douze. Les performances constatées pour le comptage sont de l’ordre de 90 %. Sur 2018, 1500 embarcations ont été identifiées. Ce résultat probant permet aujourd’hui au PNR du Queyras d’envisager le déploiement de la solution TENEVIA CamBoat® sur d’autres sites et parcs naturels afin de mieux comprendre les dynamiques de fréquentation. « Cette problématique liée à la fréquentation des sports de pleine nature et leur impact sur l’environnement concerne toute la France. Cela relève d’un enjeu national. Pour le moment, le Parc naturel régional du Queyras est le seul à avoir mis en place ce type de système de comptage sur eau vive. Fort de ce succès, nous projetons aujourd’hui d’industrialiser cette solution et réfléchissons à la décliner pour qu’elle permette de compter tous les types d’embarcations sur voies navigables à moyen terme » commente Arnaud Brun, Dirigeant de la société TENEVIA.