Au cœur des Jeux avec Atos : un catalyseur planétaire

Depuis 1896, les Jeux Olympiques de l’ère moderne mettent en œuvre les technologies les plus avancées de leur époque pour permettre au public d’être au plus près de l’événement et lui offrir des émotions uniques. Pour les Jeux Olympiques de Paris en 1924, c’était la première retransmission radio. 36 ans après, en 1960, ceux de Rome étaient entièrement télévisés. Les JOP d’hiver de 1964 ont été le témoin des premiers chronométrages affichés en temps réel à l’image quand aujourd’hui l’innovation est à l’information en mobilité et l’hyper personnalisation des contenus grâce à l’intelligence artificielle.

Par Hugo Cardinal

Atos, capitaine de l’informatique olympique

C’est avec l’édition des Jeux de 1992, à Barcelone, que l’aventure olympique d’Atos commence. Fournisseur de solutions informatiques, le leader européen met à disposition des serveurs physiques locaux et gère les premiers sites web avant de renforcer ses liens avec le Comité International Olympique (CIO) en 2001. Il obtient alors le statut de partenaire informatique mondial, puis en 2008, de partenaire informatique mondial du Comité International Paralympique. « Aujourd’hui responsable de l’encadrement des solutions technologiques, nous structurons un projet d’intégration et un plan de gestion des risques afin de regrouper les activités technologiques de plusieurs fournisseurs en un seul projet. Nous avons vu évoluer et pu contribuer aux nombreuses avancées technologiques au service des Jeux qui sont désormais à l’avant-garde du numérique et la technologie n’a pas fini de muscler l’expérience des fans de sport. » souligne Pierre Barnabé, Head of Public Sector and Defense à Atos.

Depuis « les Jeux connectés » de Londres en 2012, Atos a progressivement migré l’infrastructure informatique de l’événement vers le Cloud. S’appuyant sur un modèle « Build Once, Use Many Times », elle crée en 2018 une première avec les JOP d’hiver de PyeongChang dont l’ensemble des applications informatiques-clés sont gérées à distance et hébergées sur un Cloud hybride. Aujourd’hui, chaque événement olympique et paralympique compte notamment un centre de sécurité « Security Operations Center » et une « Computer Security Incident Response Team » qui assurent une vue à 360° des systèmes d’information, 24h sur 24, 7 jours sur 7, et permet de détecter, d’analyser et de remédier aux incidents de cybersécurité. Atos déploie et sécurise le système de diffusion de l’information qui permet la transmission des résultats en temps réel sur le site web officiel et les applications mobiles ainsi que le flux des résultats vers les médias, les agences de presse et les diffuseurs officiels. « Notre modèle réplicable, basé entièrement sur le Cloud, est fondé sur des infrastructures à Barcelone pour la gestion des opérations, et à Madrid pour l’organisation des phases de tests. Ce modèle innovant vise à accroitre l’efficacité, la fiabilité et l’élasticité grâce à la réutilisation de la plateforme pour les éditions futures. Cela permet un meilleur contrôle des coûts budgétaires. Nous réduisons également l’empreinte carbone grâce à l’hébergement des données dans des datacenters à faibles émissions minimisant ainsi l’impact climatique des Jeux Olympiques et Paralympiques. » détaille Patrick Adiba, Head of Major Events à Atos.

Les Jeux représentent des défis technologiques constants, au nombre de quatre « la continuité, la fiabilité, la performance et la sécurité. » souligne-t-il. La continuité car les JOP produisent de l’émotion et le moindre accroc suffit à briser la magie. La fiabilité car ils n’accordent pas de seconde chance. « Tout doit être prêt et fonctionner à l’instant prévu, le cloud, la virtualisation et la redondance sont autant de solutions pour garantir cette qualité de service maximale. » précise-t-il. La performance car tout se passe en temps réel. « Il n’est plus question d’attendre les temps, les classements ou les statistiques, et les systèmes doivent répondre à cette exigence. La performance concerne aussi l’organisation, qui doit être plus agile, et, bien sûr, les sportifs eux-mêmes, qui utilisent de plus en plus le big data pour toujours mieux se préparer. Enfin, la sécurité, car les Jeux sont extrêmement exposés. » poursuit-il.

300 000 accréditations

C’est le nombre d’autorisations délivrées à chaque édition olympique pour permettre l’accès des athlètes, entraîneurs et encadrants, journalistes et volontaires aux différents sites. Atos pilote également le système de gestion des données personnelles de cette famille olympique « qui doivent rester confidentielles. Une sécurité renforcée est nécessaire pour protéger ces informations sensibles. » ajoute Patrick Adiba.

Les accréditations représentent un élément clé dans la chaîne de sécurité des Jeux « via le nom, la photo de la personne concernée, et un code-barres individuel, chaque carte identifie le porteur et définit ses droits d’accès. » témoigne Patrick Adiba. Géré grâce à l’infrastructure cloud hautement sécurisée, le système assure l’entrée dans le pays hôte en toute fluidité « l’accréditation fait office de visa. ». Aucun passe-droit n’est autorisé, à une exception près. « Depuis qu’Atos gère les accréditations, seule une personne a été exemptée lors des Jeux Olympiques & Paralympiques de Londres de 2012 car elle ne possédait pas de papiers d’identité… La reine d’Angleterre, Elizabeth II ! » précise-t-il.

Pour les JOP de Tokyo qui se dérouleront à partir du 23 juillet 2021, la sécurité du système sera renforcée grâce à la reconnaissance faciale de NEC, partenaire local du COJOP de Tokyo 2021. Le système de contrôle d’accès sera géré avec l’appui de Panasonic, fournisseur olympique et paralympique officiel d’équipements audiovisuels. Le dispositif s’appuiera sur l’utilisation de puces électroniques intégrées directement dans les accréditations.

Conditionné par le risque

À PyeongChang, les équipes étaient en alerte maximale. Pour faire face, « il est essentiel d’être à la pointe des technologies et des menaces, de partager de l’intelligence avec les autorités du pays organisateur, et d’avoir sur tous les sujets un plan B qui permettra aux épreuves de débuter à la minute prévue, quoi qu’il arrive. » explique Michèle Hyron, Chief Integrator des Jeux Olympiques et Paralympiques à Atos. À Londres, tout était dupliqué, « À Athènes, par précaution, le data center principal et celui de secours étaient implantés sur des failles sismiques différentes. » L’année qui précède l’événement est consacrée à des tests permanents : « 200 000 heures de préparation pour les Jeux d’été se jouent au sein de notre laboratoire d’intégration de tests localisé en Espagne, à Madrid. On joue et on rejoue différents scénarios pour soumettre le système au stress : athlète qui abandonne la course ou bien disqualifié, compétition interrompue et qui doit être reprogrammée, résultats contestés… » À 100, puis 50 jours de la cérémonie d’ouverture, la simulation grandeur nature se ponctue d’incidents-tests, d’épreuves reportées, de défection des bénévoles, de panne électrique, de cyber-attaques. « Et malgré cela, on est toujours surpris par des imprévus. Comment imaginer qu’à Rio, l’eau du bassin de plongeon virerait au vert ? Heureusement, grâce à l’équipe du Technology Operation Center, véritable poste de commandement du système d’information des Jeux, nous avons pu étudier et préparer une relocalisation expresse des épreuves… qui n’a finalement pas été nécessaire. » raconte Michèle Hyron.

Une aventure humaine extraordinaire

« Une mission hors norme mais exaltante qui s’accomplit en équipe. » voici comment Michèle Hyron décrit son aventure JOP au cœur d’Atos. « C’est un projet extraordinaire qui demande essentiellement du bon sens, de la rigueur et beaucoup de préparation, de façon à maîtriser une montée en puissance exponentielle, puisque nous passons de 5 ou 6 experts lors de la phase d’étude initiale à 3 500 personnes au plus fort du projet. ». Le secret ? « Travailler en équipe. Nous dépendons tous les uns des autres et la réussite ne peut être que collective. » souligne-t-elle.

Chaque édition représente alors une aventure humaine unique fédérant un ensemble riche de compétences et d’expériences technologiques complémentaires. Spécialistes en cybersécurité, architectes informatique, développeurs, responsables de l’infrastructure, de la structuration de données, etc. : ils composeront l’équipe des Jeux de Tokyo avec plus de 15 nationalités, 51% d’hommes et 49% de femmes. « Travailler sur les JOP est une occasion d’appréhender un contexte culturel différent, de nouer des liens avec la jeunesse du pays, et d’enrichir nos équipes de talents exceptionnels venus de tous les horizons. C’est une aventure professionnelle et humaine extraordinaire qui vous marque à jamais. L’engagement, l’énergie, la diversité y sont incomparables. C’est une véritable source d’inspiration pour tous les autres projets que nous accompagnons. » témoigne Patrick Adiba.

Une inspiration qui a séduit Matthieu Androdias, ingénieur à Atos mais aussi champion du monde d’aviron en deux de couple en 2018 – avec Hugo Boucheron. Qualifié pour les JO de Tokyo, ce développeur logiciel a dû (ré)apprendre à coder et rapproche les univers du sport de haut niveau, de l’entreprise et de la technologie. Un projet, qu’il soit sportif ou professionnel, se structure autour d’un objectif précis qui rejoint la question du sens : pour être résilient, pour avancer, il faut mettre du sens dans nos actions au quotidien. J’ai parfois essuyé des échecs en perdant cette notion essentielle, la routine étant souvent responsable de ce brouillard qui voile notre vision à long terme. Certains pensent alors que la carrière est un sprint ; d’autres ont compris que c’est un marathon. Le principal point commun c’est une forme de recherche de la performance. Sur l’eau comme au travail, je crois qu’atteindre ses objectifs relève d’une démarche d’humilité et de détermination. »

Accélérateur de développement

Flux d’échanges de données unique, réalité augmentée pour réenchanter l’expérience à l’image du dragon qui a fait irruption dans l’Incheon SK Happy Dream Park lors du lancement de la nouvelle saison du championnat de baseball en Corée du Sud mi-2019, ou encore avatars 3D, les innovations technologiques portées par le déploiement de la 5G et l’amélioration des performances de calcul en général se multiplient. Autre technologie stratégique : l’intelligence artificielle va rendre possible le traitement automatique des données, pour affiner plus encore la personnalisation de l’expérience pour les aficionados.

Des retombées économiques globales en découleront, même si elles restent difficiles à quantifier. Mais il est certain que les Jeux constituent un formidable accélérateur de développement, fédérant et mobilisant toutes les énergies. « Les JOP ont donné naissance à des secteurs économiques tout entiers, comme celui des sports d’hiver quasiment inexistants en Chine avant la désignation de Pékin pour accueillir les Jeux d’hiver 2022. On voit des quartiers comme Stratford (est londonien) entièrement réhabilités et redynamisés… En 2012, le Royaume-Uni a abandonné la diffusion hertzienne pour le numérique. En 2021, les JOP de Tokyo verront l’avènement de la télévision 8K. Et en 2024, les Jeux de Paris seront ceux de la Smart City, une ville connectée, durable et intelligente, pilotée par les données, dont les infrastructures et les équipements communiqueront pour faciliter les déplacements et renforcer la sécurité de la population et des visiteurs. Ce sera l’un des legs des Jeux aux Parisiens. » souligne Pierre Barnabé et de conclure « C’est dans cet esprit d’innovation, de valeurs sportives et de collectif que nous nous engageons pour faire de chaque événement olympique, un rendez-vous unique rassemblant toute la planète pour célébrer la fête et le sport. »