« Il y a un mois, s’ouvrait la 20e édition des Assises, dans un contexte particulier, qui n’a fait que révéler plus encore, l’intérêt et la dynamique de cet évènement devenu incontournable. La résilience en cyber s’illustre sur le terrain ! »
Malgré un contexte sanitaire en effet très compliqué, les Assises sont parvenues à réunir plus de 1800 experts pendant quatre jours à Monaco. Les enseignements du confinement, la souveraineté numérique, le Zéro Trust, la situation géopolitique… furent quelques uns des grands sujets abordés lors de cette 20ème édition.
Depuis quelques années, les experts de la sécurité numérique emploient volontiers (et de plus en plus souvent) le terme de résilience. En effet, après une cyberattaque, la résilience est synonyme de rétablissement, de redémarrage pour l’entreprise qui a été touchée. Mais cette année, elle a aussi particulièrement bien caractérisé la 20ème édition des Assises de la cybersécurité qui s’est déroulée du 13 au 16 octobre dernier. Dans un contexte sanitaire compliqué où beaucoup de participants et certains fournisseurs étrangers n’avaient pu faire le déplacement à Monaco, le rendez-vous automnal de la cybersécurité a réussi son pari. Celui de réunir plus de 1800 personnes qui ont pu se retrouver pour écouter des conférences, échanger sur les nouvelles technologies ou se rencontrer lors de sessions de One-to-One, tout en respectant un protocole sanitaire strict. Certes, au début il était parfois difficile de se reconnaître (ou de s’entendre) derrière les masques mais passées les premières heures, chacun a pu apprécier ce qui restera – au vu de la conjoncture actuelle- un moment privilégié.
Un message d’optimisme
D’autant que les quelques contraintes imposées par la situation n’ont en rien amoindri la richesse de l’édition portée par une actualité cyber extrêmement forte. Après l’introduction de Patrick Cellario, Ministre de l’Intérieur de la principauté de Monaco, c’est Guillaume Poupard, le Directeur Général de l’ANSSI qui a clairement donné le ton de ces Assises : « Il faut être positif ». A l’appui de son propos qui a étonné certains participants, Guillaume Poupard n’a pas manqué d’apporter des précisions. D’abord, selon lui « nous arrivons au terme d’une phase d’évangélisation » que ce soit auprès du grand public, des dirigeants d’entreprise ou des politiques. Par ailleurs, « être attaqué n’est plus honteux » et nous sommes solidaires pour aider la victime. Autre point positif : la qualification des prestataires de services qui avance, pas toujours aussi vite qu’il le souhaiterait, mais qui permet peu à peu d’avoir un réseau d’industriels de confiance.
Ce tableau optimiste ne doit cependant pas faire oublier tout le travail restant. Le directeur général de l’ANSSI a insisté sur la dimension européenne des actions à mener particulièrement concernant la souveraineté numérique « ça ne veut pas dire que l’on ne doit pas travailler avec des non-européens mais nous devons rester maitre de notre espace ». Enfin, il a souligné l’importance de l’humain dans les stratégies de cybersécurité. Que ça soit dans la sensibilisation dès le lycée afin notamment de faire naitre des vocations, ou dans la réunion des talents car « c’est ensemble que nous pourrons lutter contre les menaces ». Une conclusion qui a permis d’introduire Michel Van Den Berghe, Directeur Général d’Orange Cyberdefense, venu présenter le campus Cyber, cette vitrine de l’expertise française en cybersécurité qui s’installera à la Défense à la fin de l’année et qui réunira certaines des plus belles pépites hexagonales.
Un écosystème français dynamique
Et c’est peut-être ce qui a été le plus visible lors de cette édition « exceptionnelle » des Assises : le dynamisme de l’écosystème français de la sécurité numérique. Alors que 17 entreprises étaient réunies sous le pavillon Hexatrust (dont Egérie, Rohde & Schwarz, Ilex, Brainwave…), de nombreuses autres (Atos, Idecsi, Olvid vainqueur du Prix de l’innovation, Citalid…) avaient également fait le déplacement à Monaco.
Les Assises ont également accueilli Philippe Latombe, Député de Vendée, et Jean-Michel Mis, Député de la Loire respectivement Rapporteur et Vice-Président de la mission d’information parlementaire « Bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne » venus présenter lors d’une table-ronde passionnante les objectifs et les premiers travaux de cette mission parlementaire.
L’actualité cyber a fourni matière pour les autres grands sujets traités pendant ces Assises parmi lesquels on peut citer : la crise du Covid et ses conséquences en termes de sécurité numérique ; les attaques de ransomware ; le déploiement des stratégies Zero Trust et bien sur la situation géopolitique et ses conséquences sur les données et le traitement de l’information.
Florence Puybareau
Pour revoir et réécouter les conférences et les tables rondes des Assises :