La protection des entreprises : des enjeux stratégiques

Reportage le vendredi 29 avril dans les locaux de Securitas à Caluire et Cuire, Parc de Poumeyrol 393 chemin du Bac à Traille CS 50121. Station de télésurveillance Securitas© Eric Soudan / Alpaca / Andia.fr

En 2020, Securitas France, crée l’Observatoire pour la protection des entreprises en France. Le but : apporter un éclairage sur les besoins en sécurité privée en élaborant un panel représentatif via les opinions récoltées auprès de 300 dirigeants d’entreprises.

Si les risques sanitaires et socio-économiques restent prédominants, sans surprise dans le contexte actuel, 87% des entreprises s’inquiètent des risques liés la réputation de l’entreprise.

Établir un dialogue avec les entreprises

Le baromètre établit un aperçu des principaux risques auxquels les entreprises peuvent être plus ou moins exposées. Parmi les 11 cités, les entreprises indiquent, en moyenne, être touchées par 8,5, comprenant les risques socio-économiques en grande partie, les risques d’atteinte à l’image ou à la réputation, la santé des salariés, les risques informatiques et les risques physiques liés aux intrusions et dégradation de matériel. Pour Corinne Louis, Directrice générale Expérience client, marketing et communication de Securitas France, les risques sanitaires et socio-économiques restent prédominants dans l’évaluation des entreprises : « les premiers risques observés sont liés à la conjoncture ». Le baromètre confirme, suite à la crise sanitaire, 84% des participants craignent des retombées socio-économiques et 52% se sentent très exposés à ces risques. Des chiffres complétés par les risques liés à la santé mentale et physique des employés, où 93% des répondants admettent éprouver quelques craintes et 48% se sentent particulièrement exposés à ce risque. Pour autant, « pour 8 entreprises sur 10, la crise sanitaire n’occulte pas les autres risques encourus » indique le rapport de l’Observatoire. Ainsi, 92% craignent toujours les dommages liés aux intrusions et vols de matériels ou la dégradation des locaux et 87% s’inquiètent des risques liés la réputation de l’entreprise.

De nouvelles attentes à prendre en compte

Face à ces résultats, les besoins formulés par les entreprises envers les entreprises de sécurité privée se précisent : « il y a un véritable besoin pédagogique. Les entreprises doivent savoir ce que les sociétés de sécurité privée font sur leurs sites et ont besoin d’une meilleure compréhension réglementaire dans les solutions de sécurité privée qu’elles peuvent appliquer » confirme Corinne Louis. 96% des répondants « attendent un véritable partenaire, capable de pédagogie, et qui allie la force des technologies et les compétences humaines et relationnelles, le socle d’une bonne protection reposant sur la confiance » résume le rapport. L’Observatoire soulève ainsi l’attente des professionnels en termes d’innovation dans les solutions proposées par la filière : « la sécurité privée a une image légèrement vieillissante. Les clients voudraient que l’on soit plus innovants mais que l’on soit également créateurs de services innovants. Dans des métiers principalement orientés sur l’humain, il faut réfléchir aux moyens de répondre à cette attente ». Selon le baromètre, 7 entreprises sur 10 font appel à des services de sécurité privée et « seule une courte majorité (60% des répondants) estime que le secteur est à la pointe de la technologie » selon les résultats de l’Observatoire. Les systèmes d’intelligence artificielle commencent à être testés mais les systèmes électroniques restent encore conventionnels.

L’innovation et l’intégration de nouvelles technologies dans les solutions de sécurité

Avec 91% des répondants plaçant les compétences technologiques en seconde place des attentes des entreprises en matière d’achats de sécurité, il y a un véritable défi pour développer l’image du secteur auprès des clients. D’après le baromètre, 6 entreprises sur 10 utilisent encore des technologies dites simples et non avancées. Pourtant le potentiel d’innovation ne manque pas : « Securitas dispose d’un Experience center à Paris pour présenter ses solutions en sécurité humaine et électronique. Nous avons également fait l’acquisition de sociétés en sécurité électronique pour développer nos savoir-faire dans cette filière et les intégrer à nos solutions », précise Corinne Louis.

L’intégration de certaines technologies comme l’intelligence artificielle ou les drones tarde néanmoins, « les entreprises attendent que les nouvelles technologies fassent leurs preuves. Dans notre secteur, nous parlons des drones et des robots depuis longtemps, mais on constate que leur mise en place est liée à de nombreuses contraintes réglementaires. La sécurité privée c’est aussi un métier humain. Nous savons comment former, équiper et délivrer des services sur les sites, l’enjeu serait d’amener de l’innovation dans ces champs-là », poursuit Corinne Louis.

L’Observatoire permet de mieux comprendre les attentes des entreprises en matière de sécurité privée et par la même occasion, d’identifier les directions à prendre par le secteur en matière d’innovation et d’accompagnement des clients. « Ce n’est que la première année et nous sommes encore dans une phase de découverte, mais il y a une réelle volonté de continuer » assure Corinne Louis.

Une ambition qui coïncide avec les priorités formulées dans le livre blanc de la sécurité intérieure du Ministère de l’Intérieur, visant à relever le défi technologique d’ici 2030 en s’assurant de placer l’humain au cœur de l’action.