Souveraineté numérique, la liberté de choisir !

« Lautonomie absolue est impossible » déclare Mathieu Isaia, Directeur général de TheGreenBow lorsque l’on évoque, avec lui, le sujet de la souveraineté numérique. « Pour le numérique mais également bien dautres sujets, nous pensons qu’être souverain signifie avoir le choix, garder la maîtrise technologique avec la possibilité de remettre en cause cette décision pour se tourner vers dautres solutions. »

Souveraineté rime donc avec liberté de choix et d’action. Les acteurs, engagés, proposent d’ores et déjà des solutions concrètes qui se veulent universelles, et invitent à suivre une nouvelle voie qui encourage à penser la cyber responsabilité sous un angle de création de valeur.

Propos recueillis par Catherine Convert

Tous concernés, tous acteurs

Face à cette liberté de choix, les enjeux diffèrent. Si la cybersécurité est l’affaire de tous, et la crise de la COVID-19 nous l’a rappelé : « Ces derniers mois ont montré que les attaques pouvaient toucher des organisations de tout type et de toute taille, comprenant les municipalités, les hôpitaux, les TPE et PME ainsi que les grandes entreprises. Plus personne n’est à l’abri des menaces. » souligne Mathieu Isaia et d’ajouter « Parmi les différents acteurs, c’est à l’État quincombent les responsabilités les plus lourdes. Pour effectuer ses missions de défense du territoire, assurer la sécurité des citoyens ainsi que la protection de leurs données personnelles, il se doit impérativement de garder la maîtrise de ses outils. En cela, nous pensons que l’État doit privilégier au maximum les solutions technologiques françaises ou européennes. »

En ce qui concerne les entreprises, liberté de choix doit rimer avec concurrence. « Pour quelles puissent garder la maîtrise et remettre en cause facilement leurs choix, elles doivent pouvoir choisir des solutions interopérables qui sappuient sur des standards et des technologies non-propriétaires. Les entreprises doivent être informées sur lusage et le lieu de stockage de leurs données en toute transparence, un pré-requis essentiel permettant aux dirigeants de prendre des décisions éclairées. »

Les citoyens enfin, représentent un autre enjeu fondamental en matière de souveraineté. « Nous appelons à la cyber-responsabilité de tous. Pas de souveraineté collective sans comportement cyber-responsable individuel. C’est par ailleurs le sens de l’une des propositions émises dans le rapport parlementaire du député Philippe Latombe « Bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne » de juin dernier qui invite à former les citoyens aux gestes barrières face au risque cyber, et à laquelle nous souscrivons pleinement. »

Chiffrement et souveraineté numérique

Le chiffrement de bout en bout contribue à garantir une véritable indépendance aux organisations, entreprises ou institutions. Outil cyber par excellence, il représente un atout essentiel en matière de lutte contre le terrorisme ou encore face à l’espionnage industriel. « Pour répondre à ces enjeux, les solutions de chiffrement doivent être interopérables et utiliser des standards technologiques. » Ces dernières doivent pouvoir facilement s’intégrer dans toute architecture de sécurité. Mathieu Isaia prône également la diffusion de solutions universelles permettant de développer des partenariat ODM1 avec des acteurs de la cybersécurité de premier plan comme Stormshield ou Atos. « Notre objectif reste la simplicité d’utilisation pour que nos solutions soient largement adoptées par les utilisateurs » ajoute le directeur général.

En 2020, le risque de défaillance des ETI a augmenté de 50% dans les 3 mois suivant l’attaque, pour atteindre 80% lorsque l’entreprise est française. Le risque cyber est devenu la principale menace de l’économie, mais les entreprises ne sont toujours pas suffisamment protégées. La majorité d’entre elles n’ont pas mis en place de plan de réponse à incidents, ni même souscrit une assurance cyber. Et la crise de la COVID-19 n’a fait qu’exacerber cet état de fait.

Les organismes publics doivent eux aussi faire face à une augmentation et une agressivité plus marquée de la menace cyber. « Celles-ci doivent, dans ce contexte, répondre à une équation compliquée, entre renforcer leur cybersécurité pour se conformer aux réglementations – principalement pour les Opérateurs d’Importance Vitale et les Opérateurs de Services Essentiels – protéger les données des citoyens et respecter des budgets et des ressources informatiques contraints » développe Mathieu Isaia. L’enjeu de la protection des données citoyennes est en effet devenu majeur. Les Français y sont désormais très sensibles. « Pour les aider à relever ce défi, nous avons conçu l’offre VPN Français proposant un prix unitaire compétitif et unique, quelle que soit la volumétrie des postes à protéger ou la durée d’engagement. La facilité de déploiement et la simplicité dutilisation de nos produits les aident à protéger rapidement et efficacement leurs connexions distantes. » ajoute Mathieu Isaia.

Pour aller plus loin, TheGreenBow comme d’autres acteurs français a également souhaité mettre à disposition gratuitement pendant le premier confinement de la crise COVID-19 ses solutions VPN. « Le premier enseignement de cette crise est la mise en évidence des inégalités en matière de cybersécurité. Les grandes organisations qui avaient déjà mené des réflexions et éprouvé des solutions pour la sécurisation du télétravail, ont accéléré et étendu leur déploiement. Les autres ont été prises au dépourvu. Il nous a semblé que notre devoir était de répondre présent et de les accompagner dans cette étape difficile. »

A l’heure du post-crise, TheGreenBow s’implique davantage dans le cadre du volet cybersécurité du plan France Relance. « Nous avons noué un partenariat avec Sogeti pour une offre dédiée à la sécurisation et la remédiation des solutions de télétravail qui inclut des audits préalables des infrastructures et équipements. » témoigne Mathieu Isaia.

Cyber et création de valeur

« Valoriser l’investissement dans la cybersécurité comme une opportunité de différenciation, d’attractivité et d’image me paraît essentiel ». Pour Mathieu Isaia, la cybersécurité pourrait réinventer le marché français : « protéger son organisation contre une menace est souvent vécu comme une contrainte avec des coûts importants plutôt que comme un levier de croissance ou de création de valeur ». Pour le directeur général, les réglementations et les directives européennes et nationales ne suffisent plus. La contrainte devrait laisser place à une valorisation des efforts fournis. « Si nous regardions la cyber-responsabilité sous un angle de création de valeur ? La cyber protection pourrait devenir un pilier fondamental de la Responsabilité Sociétale des Entreprises, l’érigeant au même rang que l’inclusion, la parité et l’environnement, de sorte que cette responsabilité cyber devienne un critère d’attractivité puissant ! » appelle de ses voeux, Mathieu Isaia.

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