L’engagement politique d’Anne Le Hénanff a débuté en 1995. Adjointe au maire chargée du numérique, des systèmes d’information et de la communication institutionnelle de Vannes pendant de nombreuses années, elle fait ses premiers pas à l’Assemblée nationale en juin dernier.
Femme engagée, de conviction et de terrain, rencontre avec Anne Le Hénanff, députée Horizons de la 1ere circonscription du Morbihan.
Par Camille Léveillé
Avenir et progrès
Anne Le Hénanff est une femme politique pour qui la France doit être progressiste. « Je suis tournée vers la modernité et les évolutions sociétales. Aujourd’hui, nous avons une aura diplomatique et géopolitique mais nous devons faire en sorte que la France puisse conserver cette place et la développer en étant un pays qui vit dans son temps et tourné vers l’avenir. Cela ne signifie pas le tout technologique mais bien que la société change et la France doit pouvoir évoluer dans ce sens. Je souhaite poursuivre mon engagement pour que notre pays conserve sa place de premier plan sur la scène internationale » dévoile la députée.
Apaiser la population et contrer les extrêmes
« Contribuer à l’apaisement de notre société et éviter que les populations se sentent délaissées ou ne soient frustrées est notre devoir. Nous devons réduire cette fracture sociétale qui s’installe en France. Cela nécessite d’innover dans nos relations à la population et dans la manière de leur adresser des messages, de leur expliquer le sens de notre action » affirme Anne Le Hénanff. Lutter contre les extrêmes est une nécessité dans cette France déjà fracturée. « Deux blocs extrêmes nous font face. Et ils maîtrisent très bien l’art de la communication. Ces groupes jouent sur les frustrations, les peurs et les méconnaissances. Je suis une élue qui croit profondément en l’intelligence collective. Il est de notre responsabilité de décrypter ce mal-être français pour pouvoir rassurer et rassembler ! » explique-t-elle.
Engagée pour une décentralisation
Au-delà de l’apaisement des populations, la députée de la majorité souhaite proposer de nouvelles méthodes dans la pratique du pouvoir. « Je crois beaucoup à la décentralisation. L’Etat doit partager le pouvoir avec les territoires. Pour moi l’enjeu est là. Le niveau régional dispose de grandes marges de manœuvre » témoigne Anne Le Hénanff. « Aujourd’hui, nous vivons dans un monde connecté de toute part. Cela peut devenir très angoissant pour certaines personnes. Plus nous sommes intégrés dans la mondialisation, plus nous avons besoin de proximité. Partant de ce constat, donner plus de responsabilités à l’échelon local pourrait être l’une des solutions à l’apaisement. Il est possible de travailler pour les Français à différents échelons. Il pourrait y avoir une répartition des missions entre l’Etat et les territoires donnant plus d’autonomie à ces derniers. Le niveau régional dispose de grands savoir-faire et de compétences pour aller dans ce sens. Il n’y a pas de modèle unique pour les territoires, il est souhaitable d’en inventer de nouveaux et de s’adapter à chacun d’entre eux. Cela pourrait être co-construit, entre autres, avec les préfets ».
Des enjeux locaux de taille
Députée de la 1ère circonscription du Morbihan, Anne Le Hénanff souhaite véritablement faire remonter jusqu’au Palais Bourbon les enjeux auxquels est confronté son territoire. « Le logement est un sujet essentiel. Aujourd’hui, il est très compliqué pour un ménage de revenus moyens de se loger. Il y a une pression immobilière extrêmement forte dans le Morbihan qui tend également les différents services publics dans les communes. Nous devons leur offrir plus d’autonomie financière » détaille la députée et d’ajouter : « Nous, les élus, allons devoir expliquer à la population les enjeux qui se trouvent derrière la transition écologique. Le Président de la République a annoncé des mesures pour abandonner les énergies fossiles et le Morbihan doit prendre sa part pour développer les énergies renouvelables. Il est important d’informer la population et de rester vigilant sur la façon dont cela va être fait et dans quelles conditions ».
Priorité pour la Loi de programmation militaire
Membre de la commission de défense, Anne Le Hénanff sera très impliquée sur la LPM : « Dès la rentrée, la Loi de programmation militaire sera la première priorité de notre commission. Le Président de la République a annoncé une augmentation du budget de la défense pour 2023. Je serai aux côtés du ministre des Armées et des chefs d’Etat-majors pour la défendre ».
Cybersécurité etnumérique : sujets de prédilection
La députée portera également des dossiers et axes stratégiques en matière de cybersécurité, sujet sur lequel elle est déjà engagée depuis de nombreuses années. « Je souhaite porter les sujets du numérique au sein de mon groupe parlementaire et dans l’hémicycle. J’aimerais m’engager sur ces thématiques à la fois sous l’angle de l’utilisateur mais aussi sous l’angle économique pour soutenir la filière cyber française. Elle sera un pilier essentiel pour garantir la souveraineté numérique européenne, la résilience des territoires et la cybersécurité » détaille la députée.« La fragilité de la résilience des territoires trouve sa racine dans la transversalité du sujet cyber. Le numérique, plus globalement, est lui-même fractionné au sein des différentes commissions réduisant l’efficacité de l’action possible » poursuit-elle. Et de confier : « J’aimerais pouvoir porter une étude parlementaire sur les questions du numérique avec les députés d’autres groupes afin que l’on puisse avancer sur ces sujets tous dans le même sens ».
Les récentes auditions des différents acteurs de la défense ont rassuré la députée : « Tout intervenant, qu’il soit civil ou militaire au sein de la commission défense, a mentionné la souveraineté, la cybersécurité ou la cyberdéfense dans sa feuille de route, à différents niveaux d’engagement. Ce qui a été présenté est très positif et encourageant ». Et de conclure : « L’expression des enjeux et des besoins ayant eu lieu, les prochaines étapes seront de débloquer des moyens et de proposer des actions concrètes. Nous devons dès à présent nous organiser pour présenter notre vision et piloter la future stratégie ».