Quelle smart city pour demain ?

Futuristic smart city with 5G global network technology

Alors qu’aujourd’hui plus de la moitié de la population mondiale vit en zone urbaine et que la notion de smart-city fait de plus en plus parler d’elle, en France, le débat fait rage. Les solutions technologiques existent et pourraient être déployées à grande échelle, pourtant des freins juridiques et politiques empêchent une concrétisation…

Des caméras intelligentes

L’un des piliers de la smart city réside dans l’utilisation innovante des ressources à disposition pour améliorer la sécurité et la qualité de vie des citoyens tout en respectant l’environnement. Pour remplir ce dernier objectif, plusieurs zones urbaines ont fait le choix de réduire drastiquement leur éclairage afin d’avoir une meilleure maîtrise de leur impact environnemental. Mais, cette décision n’est pas sans conséquences. « La réduction de l’éclairage va, si la caméra n’a pas été prévue pour fonctionner à des luminosités faibles, produire des images non utilisables pour la sûreté. Or, nous les utilisons pour cette fonctionnalité en particulier. Les caméras basculeront en mode nocturne et la vidéo sera en noir et blanc. Dans certaines situations les couleurs peuvent représenter un facteur décisif pour identifier un individu, un objet ou un véhicule » explique Philippe Bénard, Responsable bureaux d’études chez Axis Communications. Des caméras intelligentes qui, malgré un faible éclairage, se maintiennent ‘en mode jour’ et restituent des images en couleur ont été développées. Les gammes incluant la technologie Lightfinder fonctionnent en cas de réduction d’éclairage. Participant aux nouvelles réalités de la smart city, Lightfinder s’adapte à son environnement.

Un cadre légal (trop) strict

Pour autant, l’installation de caméras dans l’espace soulève des questions éthiques de protection de la vie privée mais aussi de l’utilisation des données collectées, nécessitant un encadrement juridique strict. Une caméra ne peut être installée que dans le cadre d’une opération de sûreté ou de surveillance. Si elle a une autre fonctionnalité, le cadre légal est dépassé et la CNIL l’interdit. « Cette situation freine aujourd’hui le développement d’une smart city au sens premier du terme. Par exemple, nous pourrions utiliser une caméra pour compter des véhicules, ce qui nous permettrait ensuite d’adapter les flux de circulation ou encore les stationnements dans les parkings. Dans ce cadre, la caméra est seulement utilisée pour récupérer de l’information. Pourtant, aujourd’hui cela est illégal. Dès lors que ces interdictions seront dépassées, nous serons dans une vraie smart city ; il y aura une adaptation de la politique circulatoire en fonction de données statistiques réelles » souligne Philippe Bénard.

Smart city ou sûreté urbaine ?

Si les avancées technologiques peuvent permettre de faire des villes françaises de réelles smart city, les freins juridiques et politiques l’empêchent donc. « Je pense qu’aujourd’hui la smart city n’existe pas en France. Nous sommes actuellement sur des installations qui relèvent de la sûreté urbaine. La question reste celle de savoir quel type de société souhaitons-nous pour demain ? Dans le cas d’une volonté de smart city, il serait nécessaire de mettre en œuvre tous les moyens technologiques pour l’atteindre. Or, les caméras Axis peuvent aujourd’hui permettre des fonctionnalités utiles pour l’ensemble de la société. » souligne Philippe Bénard.

Amorcer la transition vers une smart city

L’avènement de la smart city bénéficierait au plus grand nombre dans une multitude de domaines de la vie quotidienne. Les données recueillies aujourd’hui par de nombreuses villes ne sont ni analysées ni traitées. Or, de telles mines d’informations pourraient par exemple permettre d’adapter les flux de passagers dans les transports en commun ou encore d’optimiser la gestion des services de la ville tels que l’eau ou les déchets. Les données issues de caméras peuvent directement être envoyées aux plateformes de traitement de métadonnées pour une analyse approfondie des usages. L’approche collaborative reste l’une des solutions privilégiées pour répondre aux multiples besoins des métropoles à travers le monde. A Milan, Safety21, entreprise de mise à disposition de services technologiques pour les organismes publics et les forces de police a combiné ses forces avec Axis, grâce à des caméras dotées d’outils d’analyse et des caméras 360°. L’objectif ? Renforcer la sécurité routière réduisant le nombre de décès et les amendes liées aux accidents de la route. Les premiers résultats ont permis à la métropole de surveiller les principaux axes routiers tout en recueillant de l’information en temps réel. Si besoin, des décisions peuvent être prises pour éviter un accident ou adapter le flux de la circulation routière. De plus en plus d’exemples de ce type essaiment à travers le monde. La France, de son côté, aurait tout intérêt à se tourner au plus vite vers ces nouveaux outils pour permettre à chacun de profiter pleinement des bénéfices que peuvent offrir les smart city…

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