Smart & safe cities : vers une stratégie globale

Partout dans le monde, des municipalités font équipe avec les acteurs locaux pour tirer le meilleur parti des avancées technologiques et créer un espace urbain plus propre, plus intelligent et plus efficient.

Les questions qui se posent aux urbanistes et aux collectivités recoupent tous les grands enjeux du XXIe siècle : mobilité, durabilité, sécurité, vie privée, transparence, efficience et énergie.

Cette multiplicité de perspectives et les innombrables technologies associées créent à la fois un risque – celui que les villes se fracturent et se complexifient encore davantage – et des opportunités : les progrès en matière de données, d’analyse et de numérisation peuvent être combinés pour relever les défis de la ville de demain.

« Une smart city utilise les technologies de l’information de manière beaucoup plus intensive et appliquée, pas seulement pour relier différents aspects de la gestion urbaine – par exemple à l’occasion de grands événements – mais aussi pour mobiliser davantage les citoyens en faveur de leur ville et leur faire prendre conscience des services qu’elle propose. Cela renouvelle l’implication de chacun dans sa communauté. Un enjeu clé de la safe & smart city », explique Pierre Cunéo, de la Direction de la Stratégie, recherche et technologie de Thales.

Des enjeux 

Les villes doivent aborder la croissance démographique et l’urbanisation de la population. D’ici à 2025, 2 milliards de personnes vivront en ville. À l’horizon 2050, les citadins représenteront près de 75 % de la population mondiale et 2% de la surface terrestre seront occupés par des villes.

Les villes doivent être et rester attractives pour attirer les citoyens, le tourisme, les entreprises et enfin être plus efficaces tout en optimisant leurs dépenses et leurs ressources.

Pour concilier et accompagner cette croissance urbaine, la sécurité n’est plus une option. Sujet transverse par excellence, la sécurité est le liant qui doit servir cette stratégie globale. Pour être utile  à l’ensemble des acteurs, elle doit répondre à des objectifs précis et être intégrée by design.

Vers une stratégie globale

Pour certains, les solutions de smart cities sont simplement des dispositifs destinés à améliorer un aspect spécifique de la vie urbaine, des dispositifs qui se retrouvent par la suite connectés à la gestion d’ensemble ; pour d’autres, ces solutions s’inscrivent dans une stratégie globale visant à rendre la ville plus intelligente.

Singapour illustre bien cette dernière approche. L’aménagement urbain y obéit à un urbanisme intelligent et intégré. L’URA, Autorité de redéveloppement urbain, élabore des plans locaux qui orientent le développement de Singapour pour les quarante à cinquante prochaines années. Dans ce cadre, la gestion du trafic, les transports en commun, le logement, les infrastructures et les accès à d’autres villes et pays sont considérés comme un tout, chaque volet contribuant à la réussite des autres.

Changement et collaboration

Pour que les villes gagnent en intelligence ou en intégration, il ne suffit pas de solutions nouvelles. Il s’agit de changer, et plus spécifiquement de changer les comportements. Les solutions les plus fructueuses ne consistent pas uniquement à installer de nouvelles technologies : elles associent le mécanique et l’humain pour rendre une ville plus intelligente. La sécurité d’une ville ne se limite pas à compter le nombre de caméras installées. « Compte tenu de la nature pluridisciplinaire des défis auxquels sont confrontées les villes de par le monde, les urbanistes doivent comprendre la nécessité de collaborer. La collaboration est essentielle – il n’existe pas une agence, un organisme capable de “livrer” à lui seul une ville intelligente. Nos collaborations doivent gagner en maturité si nous voulons concrétiser les potentialités et saisir les opportunités qui se présentent à nous. » souligne Pierre Cunéo et de poursuivre « si Thales peut mettre à profit son expérience incomparable de l’innovation et de l’excellence dans les domaines de la sécurité et des communications, le groupe doit chercher à travailler en tandem, de manière complémentaire, avec les fournisseurs d’énergie, les forces de l’ordre, les fabricants de matériel roulant et les gestionnaires de déchets, pour n’en citer que quelques-uns. »

Mais toute personne impliquée dans un projet de ville intelligente – maire, responsable des forces de l’ordre, technicien, futurologue – accepte que les villes existent d’abord et avant tout pour leurs habitants, que leur vraie intelligence est humaine.

« Un robot qui synchroniserait tout pour tout le monde ne serait pas aussi intelligent qu’une solution qui connecte les citoyens et leur permet de contribuer au bien-être de la cité. Par exemple, l’appli Waze permet aux utilisateurs de partager des informations sur les embouteillages. Le système synthétise toutes les données, mais les personnes qui les envoient font bien plus que ne feraient de simples capteurs. Un être humain sera toujours plus intelligent qu’une caméra. »