Sécurité des transports : un enjeu majeur pour l’Etat, les opérateurs et la population

Les dispositifs de planification, tels que le plan VIGIPIRATE et les directives nationales de sécurité (DNS), couvrent les modes de transport aérien, maritime et terrestre. Dans les domaines de la sûreté aérienne, de la sûreté maritime et du transport de marchandises dangereuses, les dispositifs nationaux s’appuient sur des normes internationales et des réglementations européennes. Plusieurs textes législatifs ont été récemment adoptés (1) et sont d’ores et déjà entrés en application.

Le maintien de la menace terroriste à un niveau durablement élevé et les cibles particulièrement attractives que représente le secteur des transports appellent à renforcer, de manière pérenne, le dispositif de sécurité.

L’actualité démontre en effet, que le secteur des transports est une cible des terroristes : attentat avorté du Thalys le 21 août 2015, attentats coordonnés, le 22 mars 2016, dans le hall des départs de l’aéroport international de Bruxelles Zavantem et dans le métro bruxellois, attaque à la hache et au couteau à bord d’un train, le 18 juillet 2016, en Allemagne.

Mais les terroristes utilisent également les moyens de transport pour prendre la fuite : Abdelhamid Abaaoud a été filmé par les caméras de vidéo-surveillance de la RATP dans le métro parisien, juste après les attaques du 13 novembre 2015, tandis que Anis Amri a pris le train entre l’Allemagne, les Pays-Bas, la France et l’Italie avant d’être abattu par la police italienne devant la gare de Milan.

Objectif prioritaire de la sécurité collective

Des travaux visant au renforcement de la sécurité dans les transports sont conduits dans le cadre de la commission interministérielle de la sûreté aérienne (CISA), de la feuille de route associée à la stratégie nationale de sûreté des espaces maritimes ou du groupe de travail sur la sécurité des espaces publics des grandes gares, aérogares et interconnexions. Des solutions innovantes sont recherchées en faisant appel aux technologies de sécurité. De même, la menace cyber est prise en compte par les arrêtés récemment publiés sur les obligations des opérateurs d’importance vitale en matière de sécurité des systèmes d’information (2).

Le plan d’action contre la radicalisation et le terrorisme (PART), rendu public le 9 mai 2016 reprend enfin ces orientations dans trois mesures portant respectivement sur les transports ferroviaires, la sûreté maritime et la sûreté aérienne.

Une stratégie pluridisciplinaire

Les travaux ont permis l’adoption d’un plan d’action interministériel pour le renforcement de la sécurité dans les transports, structuré selon cinq axes :

• mieux connaître la menace ;

• renforcer la protection des réseaux et des infrastructures ;

• améliorer l’efficacité du contrôle des passagers ;

• améliorer le contrôle et l’accompagnement des opérateurs ;

• développer les patrouilles armées dans les transports.

Ce plan se décline en cinquante-deux actions transverses et actions par mode de transport, dont le suivi est assuré par le SGDSN. Le plan d’action mobilise de nombreux acteurs étatiques (secrétariat général de la mer, direction du projet Passenger Name Record (PNR), secrétariat général du comité interministériel de lutte contre la radicalisation et le terrorisme, ministère chargé des transports, ministère de l’économie et des finances, ministère de la défense, ministère de l’intérieur, préfecture de police de Paris) et des opérateurs privés (SNCF, RATP, Aéroports de Paris par exemple).

Audits de sûreté et évaluations de vulnérabilités

Les audits de sûreté et les évaluations de vulnérabilités portant sur les infrastructures et les mobiles permettent, sur la base de constats partagés, de formuler des recommandations à l’attention des pouvoirs publics et des opérateurs pour améliorer les dispositifs de réduction des risques.

La politique de sûreté dans le domaine aérien permet aux aéroports français de disposer, en zone de sûreté à accès réglementé (ZSAR), d’un niveau de protection satisfaisant. Les évaluations se sont inspirées de celles conduites par la conférence européenne de l’aviation civile (CEAC) (3) à ROISSY (terminal 2), en novembre et décembre 2016, et se sont poursuivies à Roissy (terminaux 1 et 3) et au Bourget au premier semestre 2017. « Les récentes attaques coordonnées dans les zones publiques des aérogares (à Bruxelles-Zaventem et Istanbul-Atatürk en 2016) ont mis en lumière les vulnérabilités résiduelles de la zone publique des aéroports. Aussi, afin de renforcer la sécurité de ces espaces, des mesures ont été déployées à l’initiative du groupe ADP (patrouilles de surveillance, équipes cynophiles, contrôles aléatoires à l’entrée des terminaux… » souligne le Préfet Zabulon, Directeur de la sûreté, du management des risques et de la conformité des Aéroports de Paris ajoutant « le travail s’effectue en complémentarité et en concertation avec l’Etat. La nouvelle réforme plaçant les trois aéroports franciliens sous l’autorité de la Préfecture de Police de Paris est pour nous une véritable opportunité de voir les moyens de l’Etat renforcés dans nos aéroports. C’est déjà le cas sur l’aéroport Charles de Gaulle. » En effet, cette réforme d’avril dernier consiste à donner au préfet délégué à la sécurité et à la sûreté des transports une plus importante force de frappe. Les plateformes aéroportuaires disposent désormais de la technicité de la préfecture de police  notamment en termes de maintien de l’ordre et de gestion des manifestations. Des compétences qui viennent s’ajouter à celle de la cellule de renseignement, composée d’une trentaine d’agents, en grande partie des policiers de la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris, installée en juillet dernier à Roissy.

Les dispositifs de sécurité déployés au coeur des aéroports déjà renforcés  compte également des équipes cynophiles et des chiens reniflant les explosifs. Des agents de détection comportementale plus communément appelés des profilers sont également présents sur l’ensemble des aéroports parisiens. A contrario, la sécurité des avions qui induit le contrôle des passagers, des équipages et des bagages connait déjà un contrôle à 100%. Difficile donc de l’augmenter !

Enfin, des évaluations de sûreté portuaire sont effectuées sous l’autorité des préfets. Une enquête de la direction des affaires maritimes à bord de navires français a permis d’identifier un nouveau type de vulnérabilités à des actions malveillantes dans le cyberespace. Cette enquête a fait l’objet d’une synthèse et d’un guide de recommandations qui ont été publiés en septembre 2016. L’extension aux transports terrestres de ces instruments, déjà opérationnels dans les transports aériens et maritimes, permettra d’en renforcer la sûreté.

Civipol, acteur incontournable en matière de conseil et d’intelligence des risques

Civipol accompagne et appuie des organismes publics ou para-publics et des entreprises françaises, en France et à l’étranger, dans la réalisation d’audits de sécurité et de missions de conseil et de formation visant à assurer la sécurisation des sites. Ces prestations reposent sur un protocole de sûreté qui résulte d’une démarche globale comprenant une analyse des risques initiale réalisée en début de mission, une évaluation annuelle de la conformité sûreté, qui est un référentiel portant sur le suivi des installations et les dispositions humaines appropriées et des tests réalisés chaque année en fonction des fragilités relevées. Civipol réalise aussi des études de sécurité publique, élabore des plans de sécurisations de site, dont elle peut assurer la mise en œuvre. Elle intervient aussi en assistance à maitrise d’ouvrage en matière de sûreté. Pour cela, Civipol s’appuie sur un réseau institutionnel et des experts de haut niveau issus de tous les services du ministère de l’intérieur, dont elle assure la promotion des compétences et des savoir-faire.

« Plus spécifiquement, nous sommes en mesure de réaliser des prestations auprès d’entreprises sensibles (par ex. datacenters), mobilisons ces experts pour des missions d’audits de sécurité de datacenters privés, des séminaires de gestion de crise pour des responsables de sites industriels ou encore afin de formuler des préconisations et accompagner nos clients dans la sécurisation de leurs infrastructures à l’étranger. » souligne Olivier Verdeil, adjoint au PDG, Directeur de la stratégie et des opérations.

Indépendance et neutralité

Au-delà d’une parfaite compréhension et maîtrise de l’ensemble des composantes sureté-sécurité, notre spécificité est d’apporter une expertise propre à chaque contexte rencontré par nos clients. Notre indépendance assure de plus la plus grande neutralité dans nos recommandations. Le salon Milipol constitue un moment d’échange privilégié avec les professionnels du secteur et nous permet de nous informer des solutions les plus performantes du marché. Ainsi, nos préconisations sont adaptées que ce soit pour un établissement de santé accueillant des victimes sans interruption de service ; un site SEVESO où transitent des matières dangereuses ; un grand site culturel hébergeant des œuvres inestimables ou encore un OIV.

Démarche d’audit global

Une approche unitaire des risques peut conduire à la sécurisation d’un site dans un enchevêtrement d’équipements parfois redondants voire inopérants et être à l’origine de rapides dérives budgétaires et de réponse inadaptée au besoin originel de protection. La gestion des risques doit s’inscrire dans une démarche d’audit global et régulier du site afin de réévaluer le niveau de risque et de mener des arbitrages en connaissance de l’ensemble des vulnérabilités. Des besoins normatifs peuvent également impacter cet exercice et doivent être pris en compte suffisamment tôt pour ne pas aboutir à des actions correctives d’urgence risquant de ne pas s’intégrer à une démarche cohérente de sécurisation.

Accompagnement d’experts

Les menaces sont aujourd’hui protéiformes et visent un nombre toujours croissant de sites. Un travail pédagogique est utile pour intégrer la dimension sureté-sécurité au cœur des décisions des responsables de ses sites sensibles, qui n’ont souvent ni conscience, ni la compétence technique de ces sujets. C’est par exemple le cas des hôpitaux, des musées ou des sites industriels. Les compétences requises par ces enjeux ne peuvent s’improviser et nécessitent l’accompagnement d’experts de haut niveau, capables de répondre de manière spécifique à la fois aux enjeux de sureté-sécurité et de s’adapter aux spécificités de chaque secteur d’activité.

 

1. Loi n° 2016-339 du 22 mars 2016 relative à la prévention et à la lutte contre les incivilités, contre les atteintes à la sécurité publique et contre les actes terroristes dans les transports collectifs de voyageurs et loi n° 2016- 816 du 20 juin 2016 pour l’économie bleue.

2. Arrêtés du Premier ministre pris en application des articles L. 1332-6-1 et R. 1332-41-1 du code de la défense.

3. Composée de 44 Etats membres, la conférence européenne de l’aviation civile (CEAC) a pour mission la promotion du développement d’un système de transport aérien européen sûr, efficace et durable.