De l’usage de l’intelligence artificielle, désormais incontournable 

Véhicule autonome, médecine préventive, outils professionnels d’aide à la décision, systèmes de sécurité intelligents, robots de compagnie et assistants personnels sur les smartphones… A en juger par le nombre de projets en cours, par les progrès fulgurants de la recherche et par l’éclosion rapide de startup partout dans le monde, l’arrivée de l’intelligence artificielle dans la vie quotidienne, que l’on fantasme depuis les années 1950, est pour bientôt.

Et si l’on peine encore à percevoir quels seront précisément ses impacts sur la société et l’économie, plusieurs choses font tout de même consensus : le bouleversement sera profond, le rapport homme/machine reste encore à définir, et la France dispose de beaux atouts pour tirer son épingle du jeu dans la compétition mondiale qui s’annonce.

L’intelligence artificielle (IA) est une discipline scientifique recherchant des méthodes de résolution de problèmes à forte complexité logique ou algorithmique. Par extension, elle désigne, dans le langage courant, les dispositifs imitant ou remplaçant l’humain dans certaines mises en œuvre de ses fonctions cognitives. L’intelligence artificielle repose donc sur la construction de programmes informatiques qui s’adonnent à des tâches qui sont, pour l’heure, accomplies par des êtres humains. Terme communément utilisé pour décrire une opération automatisée menée par une machine, supervisée ou non, il est également employé dans diverses applications comme le texte-to-speech, la programmation neuro-linguistique (PNL) ou la vision par ordinateur.

L’apprentissage automatique (ou Machine Learning en anglais) est le champ d’étude le plus large que connait l’intelligence artificielle. Il représente la capacité d’un logiciel à apprendre puis à reconnaître des modèles complexes de données, tout comme un être humain. Ces algorithmes sont dotés d’une propriété de déduction sans avoir été explicitement programmés à cet effet. En outre, plus vous collectez de données, plus la machine décuple ses compétences.

A l’heure du Big Data, l’IA offre aux entreprises une nouvelle perspective. L’utilisation conjointe de quantités massives d’informations et d’algorithmes d’apprentissage relativement simples rend possible la résolution de problèmes considérés, il y a, peu comme inaccessibles.

L’intelligence artificielle dans les cartons du gouvernement Philippe II

L’intelligence artificielle s’est en effet invitée dans le discours de politique générale d’Edouard Philippe en juillet dernier. Alors centré sur le thème du numérique, le Premier ministre a confirmé « Nous lancerons un grand plan d’investissement de 50 milliards d’euros » dans de nombreux domaines dont la modernisation de l’Etat. Edouard Philippe est alors revenu sur un investissement particulier prévu dans cette enveloppe : la « révolution » de l’intelligence artificielle qui est « devant nous ».

À ce titre, Mounir Mahjoubi, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé du Numérique « proposera dans les 3 mois une méthode permettant d’associer les meilleurs spécialistes de ce domaine à la définition d’une stratégie nationale pour l’intelligence artificielle  ».

D’ici à l’automne une vision plus précise des actions devrait donc émerger. Une stratégie qui pourrait s’inscrire dans la continuité du travail réalisé par le précédent gouvernement sous la présidence de François Hollande, France IA qui avait pour objectif « d’affirmer le leadership mondial de la France dans l’intelligence artificielle » en déployant une stratégie déclinée en propositions axées autour de cinq grands domaines : l’investissement dans la recherche et développement ; la formation aux nouveaux enjeux et métiers, et ce dès l’école primaire ; le transfert des technologies au service du développement économique ; la mise en place d’une « stratégie industrielle » pour intégrer l’IA dans chaque filière ; et la poursuite du débat public pour faciliter la compréhension des enjeux sociétaux et économiques par les citoyens.

Sept secteurs prioritaires ont alors fait l’objet d’une attention particulière : la construction automobile (avec le véhicule autonome), la problématique de la relation client, le secteur de la finance, celui de la santé, des énergies renouvelables, de la robotique et de l’éducation numérique.