Force de frappe des PME françaises en Afrique

Nouvelles évolutions sur le continent africain, aux Nations-Unies, au sein de l’Union Africaine et de l’Union Européenne : de nouvelles perspectives se dessinent, de nouvelles opportunités émergent pour un continent en profonde évolution.

D’ici à la fin du siècle, la population africaine aura quadruplé. D’un point de vue économique, de nombreuses révolutions sont nettement amorcées et un cercle vertueux s’est installé dans plusieurs pays. Une tendance de long terme selon certains économistes qui trouvent crédits dans les derniers chiffres de croissance de certains pays comme la République de Côte d’Ivoire : un taux de 8% sur 2016 et 2017.

Parmi les secteurs clés, la sécurité et la défense sont au coeur des préoccupations du gouvernement ivoirien. L’an dernier, ce dernier a adopté une loi de programmation militaire sur la période 2016-2020 dotée d’un budget de 2254 Milliards F CFA (3,4 milliards d’Euros).

Un budget conséquent qui ouvre la voie à de nombreuses opportunités, parmi lesquelles, la sécurité du citoyen, la sécurité des infrastructures critiques, la surveillance aérienne et maritime, la gestion de crise et la cybersécurité.

« Il s’agit d’aller vers une armée qui est plus adaptée aux réalités actuelles de notre pays, plus aguerrie. Une armée qui sait faire face aux nouvelles menaces auxquelles notre pays est confronté, qui soit à la hauteur de ses ambitions de développement et de rayonnement sous régional », avait alors indiqué le porte-parole du Gouvernement, Bruno Koné.

Pour répondre à ces besoins, plusieurs PME françaises ont décidé de s’unir au sein d’une entente « Omios International ».

La croissance des PME françaises passe par un développement à l’export. « Nous avons de belles entreprises, des produits innovants, des savoir-faire d’excellence et de belles références. Grâce à une expertise éprouvée et une bonne connaissance du terrain, nous accompagnons les entreprises pour leur permettre de démarrer, de développer et de structurer dans la durée leurs activités en Afrique dans les meilleures conditions. » explique Laurent Defossez, Directeur d’Omios International.

Une dizaine de PME oeuvrant dans le secteur de la sûreté, de la sécurité et de la défense s’est ainsi regroupée pour répondre, ensemble, aux besoins précis des donneurs d’ordres africains « Au-delà de la rationalisation des coûts, c’est aussi une approche qui nous permet de présenter à de futurs clients une palette de produits capables de répondre à une demande globale. Nous avons une approche simplifiée et pragmatique qui n’a qu’un seul objectif : positionner nos pépites françaises pour répondre aux besoins des autorités et donneurs d’ordres africains. » souligne le directeur d’Omios International. Une vision stratégique déjà déclinée dans plusieurs pays dont le Mali, le Sénégal, la République de Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Cameroun.

Besoins émergents

Depuis 4 ans, Omios accompagne ainsi des sociétés dont les activités et les expertises complémentaires se rattachent à l’ingénierie sécuritaire : armement, équipements, électronique, textile, embarcations, véhicules, protection, dispositifs anti-intrusion et défense de bâtiments, et enfin, tout dernièrement, les drones. « Nous avons intégré depuis peu une société produisant des  drones. C’est une demande en pleine explosion. » souligne Laurent Defossez et de poursuivre « Nous souhaitons également intégrer de nouvelles sociétés disposant d’une expertise cybersécurité. C’est une demande de plus en plus récurrente et les besoins sont colossaux. » 

La Côte d’Ivoire, à l’image de ce qui se passe sur tout le continent africain, s’ouvre considérablement aux opportunités du numérique, mais aussi aux menaces adjacentes…

Le marché africain de la cybersécurité devrait ainsi passer de moins de 1 milliard de dollars à plus de 2 milliards d’ici 2020.

L’administration échange quantité de documents, d’informations, de données qui doivent être sécurisés, tout comme les transactions en elles-mêmes. Les piratages des systèmes d’information sont par ailleurs de plus en plus fréquents. « Nous souhaitons en priorité intégrer à notre entente une société française pour répondre à ces besoins émergents. Nous parlons également de besoins en matière de contrôle d’accès et des véhicules de transport de fonds ou de véhicules blindés. »

Nouveau cap face à la concurrence

Pour aller plus loin dans nos démarches, nous venons d’ouvrir une représentation permanente à Abidjan en Côte d’Ivoire. « C’est un nouveau cap que nous passons après un véritable parcours du combattant initié il y a 4 ans maintenant. »

Mais pas question de s’endormir sur ses lauriers. La concurrence est agressive. De nombreux besoins émanent notamment de la lutte contre le terrorisme qui retient vivement l’attention des autorités ivoiriennes. Pour l’ensemble des forces de sécurité, une demande très forte est exprimée en matière d’équipements de protections individuels par exemple. Un marché sur lequel la France dispose de belles compétences pour se positionner… mais c’est aussi un marché très concurrentiel où les turcs et les chinois sont très agressifs et proposent des produits et solutions qui répondent aux besoins et exigences des Africains… Les pays d’Afrique francophone n’attendent donc plus après leur partenaire historique qu’est la France, même si de bonnes relations perdurent et que les signaux envoyés par le Président de la République française avec la création du Conseil Présidentiel pour l’Afrique pourraient permettre l’émergence de nouveaux débouchés et de nouvelles relations durables. « Les pays sont en recherche de compétitivité, de flexibilité, d’adaptation et de simplification. Ils souhaitent aujourd’hui des produits et matériels dédiés aux actions et missions « de terrain » à la fois robustes, utilisables facilement et rapidement, à moindre coût. Parallèlement, ils ont besoin d’outils connectés et de haute technologie dans le cadre d’applications précises. La concurrence venue d’Asie a bien assimilé les attentes des africains. Les Chinois et les Coréens ont remporté de nouveaux marchés d’équipements des forces armées. Nous en avons remporté d’autres… Il faut donc être vigilant, à l’écoute et en veille, pour ne pas se laisser distancer. » 

Notre devise n’est pas innocente « S’unir est un début, rester ensemble un progrès et travailler de concert une réussite. » conclut Laurent Defossez.