Milipol Paris célèbre l’innovation

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Parmi les sujets clés les réseaux, la biométrie et l’intelligence artificielle.

Un jury d’expert vient de récompenser plusieurs entreprises dont BrainChip, société américaine, qui met sur le marché la toute première carte d’accélération du calcul neuromorphique. Cette carte PCI-Express met en œuvre des réseaux neuronaux à impulsions (SNN) qui fonctionnent comme un cerveau humain. « Cela représente un jalon important dans le développement de la neuroinformatique et pour l’avenir de l’intelligence artificielle. » souligne Bob Beachler, Senior Vice President, Marketing & business development de Brainchip.

Une innovation basée sur une technologie française développée par Toulouse Tech Transfer (TTT), qui a signé un accord de licence exclusif d’exploitation de la technologie de reconnaissance Jast issue du Centre de recherche sur le cerveau et la cognition (Cerco) – rattaché au CNRS et à l’université Toulouse-III – à BrainChip l’été dernier.

Nouveauté clé, cette technologie repose sur un algorithme d’apprentissage non-supervisé contrairement aux réseaux de neurones artificiels développés actuellement.

Cet outil est aujourd’hui « une aide à la décision pour les forces de police, comme à Toulouse où la DDSP est équipée du logiciel ou encore au sein de la DGSI. » souligne Bob Beachler. Une technologie qui séduit aussi les Etats-unis et l’Australie. « De multiples usages sont déclinés. Il est possible depuis un motif sur un tee-shirt de remonter jusqu’à l’auteur des faits. Et cela en partant d’un témoignage d’une victime ou d’un témoin, et cela sans avoir besoin de milliers d’images de références. C’est l’avantage du système non-supervisé. L’outil apprend seul comme un humain. » Lorsqu’un service de police recherche un suspect dans les flux vidéo en direct il ne dispose pas de milliers d’images de ce suspect, ni de semaines pour « former » un système de réseau de neurones convolutif traditionnel. « Nous avons également intégré des analyses de formes, comme le fait l’humain. Ainsi, bien que la qualité d’image soit faible, il est malgré tout possible d’arriver à reconnaitre une personne. »

Associée au logiciel BrainChip Studio, la carte PCI-Express, qui a par ailleurs remporté le titre de « nouveau produit de l’année » de Security Today Magazine dans la catégorie analyse vidéo, est capable d’apprendre à partir d’un seul motif de 20×20 pixels. Elle fonctionne avec des images faiblement éclairées, à basse résolution, avec du bruit et traite jusqu’à 16 canaux vidéo simultanément, ce qui lui permet d’aider les agences de renseignement à traiter des masses d’images et de vidéos.

« Cette reconnaissance aujourd’hui au coeur de Milipol est évidemment très importante pour notre équipe. C’est une reconnaissance de toute l’industrie quant à la brique technologique développée et l’utilité de notre solution au profit des utilisateurs finaux. »