L’humain, au coeur de l’identité numérique

Tout l’enjeu est de pouvoir « pseudonymiser » l’identité numérique. Coralie Héritier, Directrice générale d’IDnomic. 

« L’humain est au coeur de cet enjeu de l’identité numérique » déclare Coralie Héritier, Directrice générale d’IDnomic. « Protéger ses propres données, en disposer et maîtriser leur utilisation et leur traitement, tout l’enjeu tourne autour de cela ! » ajoute-t-elle. Dès lors que le citoyen ou l’usager, selon que l’on parle d’identité régalienne ou non, aura une perception précise et totale de cette maitrise, de son rôle et donc de son implication, il prendra pleine possession de sa responsabilisation. « Dès lors, il entrera dans l’usage, dans les usages, les multipliera et sera moteur dans le développement de cette identité numérique, grâce à la confiance que nous aurons su générer, ensemble, acteurs publics et acteurs privés. » détaille la dirigeante.

Innovation & confiance

L’identité numérique du citoyen doit être forte, mais elle doit aussi être multi-supports, multi-usages et multi-réseaux. « Dans cet univers hybride de communications, une gestion idoine des identités numériques est un prérequis essentiel » souligne Coralie Héritier. L’identité numérique permettra le développement et la multiplication des usages. Une masse critique (5 millions d’utilisateurs d’ici à 3 ans) sera élevée par le privé et les usages du quotidien mais le schéma doit être « drivé » par l’Etat pour générer de la confiance et être sécurisé. « Nous sommes dès lors dans une approche public-privé par excellence qui doit répondre aux attentes et aux besoins des utilisateurs. » souligne Coralie Héritier. Pour parvenir à créer ce cercle vertueux, innovation, confiance, et coopération sont les maîtres mots. La confiance, ou comment garantir la sécurité des données personnelles des citoyens ? Voici le principal défi à relever des pouvoirs publics. Mais les craintes relatives à la confidentialité des données restent un frein à la généralisation de certains services et doivent être levées pour permettre l’essor attendu des objets connectés.

Aujourd’hui la donnée est au cœur de la révolution numérique. Trois points cristallisent la relation à l’objet et donc son futur niveau d’adoption : le caractère universel de son usage, la confiance de l’utilisateur dans le système – matérialisée par la maîtrise de ses informations personnelles – et la confiance des fournisseurs de services utilisant ce même système, matérialisée par la fiabilité des informations recueillies.

Second pilier « l’innovation. Avec elle, nous accompagnons le changement, nous l’anticipons aussi. C’est une aventure humaine dont le ressort est la créativité. » souligne Coralie Héritier. Une innovation portée au travers de programmes de R&D mais aussi de projets finalisés comme le projet  (ITS Sécurité) achevé en juin 2017 et qui a permis de développer un démonstrateur de l’infrastructure de sécurité pour les ITS (systèmes de transport intelligent) coopératifs dans le cadre de travaux conduits par de nombreux partenaires autour de l’IRT SystemX. Un nouveau projet en découle, Secure Cooperative Autonomous systems (SCA), autour du véhicule autonome et de la cybersécurité des ITS. Les partenaires se réunissent cette fois-ci pour 36 mois autour de la question de la sécurisation des communications des ITS.

Pseudonymiser l’identité numérique

« Tout l’enjeu est de pouvoir « pseudonymiser » l’identité numérique. » explique Coralie Héritier. La pseudonymisation est une anonymisation que l’on peut éventuellement lever pour des besoins très spécifiques tels que ceux émis par l’autorité judiciaire par exemple. Pour les véhicules communicants cela implique par exemple de disposer d’une identité numérique fiable pour sécuriser le système d’information du véhicule par le biais d’un certificat numérique. « En parallèle de cette identité, nous émettons des certificats électroniques, court terme, tout au long de la journée, qui permettent de masquer et chiffrer les informations émises et reçues par le véhicule. » Les échanges « pseudonymisés » garantissent une sécurité et la protection des données compatibles. « La PKI a fait ses preuves et représente aujourd’hui la technologie la plus sécurisée et la plus fiable pour garantir l’identité numérique des personnes, des devices et des objets et établir entre tous cet indispensable socle de confiance. » précise Coralie Héritier. « Par ailleurs, les certificats produits dans notre datacenter permettent de garantir la vie privée des conducteurs, tout en fournissant l’information pour identifier le véhicule et gérer, dans un réseau de confiance, ses interactions avec tout autre élément de la route connectée. » explique Coralie Héritier ajoutant « il est primordial d’être en mesure de répondre à une problématique de dimensionnement à grande échelle afin d’être en capacité de distribuer des milliards d’identités numériques ». Il faut donc produire en temps réel un très grand volume de certificats et d’identité numérique, mais aussi travailler à l’ergonomie des solutions « une grande partie de notre investissement en R&D et de nos ressources humaines est concentréé sur cet aspect. » souligne la directrice et de poursuivre « il nous appartient d’associer méthode agile et DevOps, méthodologie et philosophie pour être pragmatique et répondre aux attentes et aux besoins des utilisateurs. » C’est aussi essentiel pour s’adapter aux temps courts du monde numérique, à l’émergence rapide des nouvelles menaces, « et à l’industrialisation de la cybercriminalité et des cyberattaques. » L’innovation au service de la confiance « c’est rassurant pour l’utilisateur et structurant pour le marché ».

 » La PKI a fait ses preuves et représente aujourd’hui la technologie la plus sécurisée et la plus fiable pour garantir l’identité numérique des personnes, des devices et des objets et établir entre tous cet indispensable socle de confiance ». Coralie heritier

Par ailleurs, le développement de l’éducation sur l’identité numérique, en particulier la communication, la formation et l’éducation aux bonnes pratiques des services de confiances numériques dits « avancés » et/ou « qualifiés » et de l’identification numérique sera un chantier clé afin de préparer les entreprises françaises au « marché unique du numérique européen » programmé pour 2020.