Les Français en faveur d’une coopération « public-privé » pour renforcer la sécurité

Dans la continuité des échanges du Jeudi de la sécurité qui a réuni hier, jeudi 5 avril, 17 experts et plus de 200 personnes sur la lutte contre le terrorisme : une approche globale et concertée, le Baromètre Fiducial de la Sécurité met en avant ce matin le thème de la coproduction public-privé, l’un des grands thèmes évoqués hier.

Alors que les mesures du gouvernement se multiplient pour rassurer les Français quant à la garantie de leur apporter protection et sécurité, 57 % d’entre eux estiment que l’une des conditions de réussite de cet objectif est de parvenir à une meilleure collaboration entre les forces de l’ordre (police / gendarmerie) et les acteurs de la sécurité privée.

Une volonté de collaboration de l’ensemble des acteurs de la chaine sécuritaire  

Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb a annoncé le 5 février dernier la création d’une mission parlementaire pilotée par les députés LREM Jean-Michel Fauvergue (ancien chef du RAID) et Alice Thourot, visant à renforcer la place du secteur privé dans la sécurité et à développer les collaborations entre la police/gendarmerie et les acteurs de la sécurité privée.

66 % des Français approuvent cette démarche et 64 % estiment que des tâches qui ne rentrent pas dans le cœur de métier des forces de l’ordre peuvent être confiées à des agents de sécurité privée, validant ainsi la volonté du ministre d’alléger la charge de travail de ces dernières en déléguant certaines missions.

Les Français voient de nombreux avantages dans cette collaboration renforcée :

  • 77 % estiment qu’elle permettrait aux policiers et aux gendarmes de se consacrer à des tâches à plus forte valeur ajoutée pour lesquelles ils ont été spécifiquement formés et 66 % qu’elle dégagerait plus de temps aux forces de l’ordre pour la prévention et le dialogue avec les citoyens.
  • 68 % pensent qu’elle permettrait de confier certaines missions, comme des expertises juridiques et informatiques, à des acteurs privés spécialisés dont les compétences ne sont pas disponibles dans le secteur public.
  • 57 % jugent qu’elle engendrerait des économies.

Parmi les missions qu’il serait possible de déléguer, les Français approuvent massivement l’idée de confier à des entreprises privées la garde statique des bâtiments officiels (63 %) et la sécurité des écoles (62 %). La majorité d’entre eux sont aussi favorables à la réalisation de patrouilles mixtes sur la voie publique avec les forces de l’ordre (54 %) et au contrôle du stationnement par des entreprises privées (51 %). Par contre, ils rejettent massivement le contrôle de la vitesse des automobilistes (71 %) et le contrôle d’identité (60 %). 

Une bonne image des agents de sécurité mais un refus du port d’arme à feu

59 % des Français ont une bonne opinion des agents de sécurité privée. Dans le détail, ils les jugent « sérieux » (62 %), « compétents » (57 %) et « efficaces » (56 %) et, loin d’être « agressifs » (60 % ne leur prêtent pas ce défaut), « intrusifs » (56 % pas d’accord) ou « irrespectueux » (63 % pas d’accord). Enfin, ils jugent ces agents « rassurants » (57 %).

Si les deux-tiers des Français (64 %) souhaitent que l’on autorise les agents de sécurité à porter une arme de type matraques ou bombes lacrymogènes, ils sont opposés au port d’arme à feu dans les lieux sensibles hormis dans les gares et aéroports (52 % favorables). Ce refus est particulièrement marqué dans les écoles (68 %), les lieux de culte (66 %) et les lieux de divertissement comme les parcs d’attractions ou les enceintes sportives (62 %).

Regarder l’interview vidéo de Claude Tarlet, Président de la Fédération Française de Sécurité Privée (FFSP)

Baromètre Fiducial de la sécurité des Français réalisé par Odoxa