EUROSATORY, COMME HUB MONDIAL ! C’EST PARTI !

La 26e édition commence aujourd’hui au parc des expositions de Villepinte. Ce salon attire de plus en plus de pays venant, pour certains, de l’autre bout du globe pour réaliser des affaires. La présence de nouvelles nations et industriels renforce l’image d’Eurosatory comme hub mondial de la défense et de la sécurité terrestres et aéroterrestres.

Par Céline Brunetaud

En 2016, Eurosatory a conforté son rang de leader mondial de la défense et de la sécurité terrestres et aéroterrestres avec 1 571 exposants dont 560 de nationalité française et 1 011 issus de 56 autres pays. Le salon a accueilli 64,5 % d’entreprises internationales et 36 pavillons nationaux. En 2018, des industriels participent, pour la première fois, à ce rendez-vous incontournable. Ils proviennent du Nigéria, de la Géorgie, de la république de Côte d’Ivoire et du Sultanat d’Oman. 

Avec un budget de 2,3 milliards et un effectif total de 181 000 militaires, le Nigéria parvient, en 2018, à la 43e position sur les 136 armées conventionnelles prises en compte dans le classement mondial Global Firepower. L’exposant nigérien est Proforce Defence Limited. Implanté au Laos et créé en 2008, il conçoit une large gamme de véhicules blindés au standard international. Il a récemment signé un protocole d’accord avec la Defence Industries Corporation du Nigeria pour produire des avions de combat, des drones, des véhicules aériens blindés, etc. L’entreprise exporte vers des pays africains comme le Rwanda, la République centrafricaine et le Soudan du Sud. L’une de ses forces est le partenariat avec des experts du monde entier situés en Israël, en Afrique du Sud et aux États-Unis. Après son indépendance en 1991, la Géorgie a commencé à développer son propre secteur militaire dont le budget, en 2017, s’élevait à 748 millions, soit 78 millions de plus qu’en 2016. L’entreprise représentant cet Etat est STC Delta, créée en 1999. Elle produit des véhicules blindés, des systèmes d’artillerie et d’aviation, des équipements de protection individuelle et des armes légères. Nouvellement inscrit, le Cap Vert. Il présente, entre autres, l’Orbit Training Center. Ce grand centre de formation des forces de défense et de sécurité verra le jour courant 2020, avec l’aide des États-Unis. Cette structure construite sur 2,5 km² accueillera près de 150 stagiaires par an provenant des forces de sécurité de l’État, mais également des institutions internationales telles que l’ONU pour les opérations de maintien de la paix, l’Union africaine, la CEDEAO, Interpol ou l’OTAN. Pour finir parmi les pays à la participation inédite, figure le sultanat d’Oman. Son budget militaire est établi à 6 715 000 000 dollars. Le pays est classé 79 sur 136 au classement mondial Global Firepower. Pour le représenter, Oman munitions production company. Créée en 2014, cette usine de munitions de calibres de 9 mm, 5,56 mm et 7,62 mm garantit l’approvisionnement continu des besoins du secteur de la défense omanie.

Pavillons nationaux

Eurosatory 2018 recense de nouveaux pavillons nationaux parmi lesquels l’Azerbaïdjan, la Bosnie,  la Colombie, l’Australie, etc. L’Azerbaïdjan sera représenté par son ministère de la défense. Les forces armées du pays compte 374 500 militaires. Le pays a largement renforcé son industrie de défense nationale, capable aujourd’hui, de produire une partie de ses équipements légers et commence à fabriquer des drones. Fin 2017, le ministère des Finances a publié le projet de budget pour 2018. Le budget de la Défense sera en croissance de 3,7 %. Les dépenses de l’armée seront de près de 1,612 milliard de dollars. L’actuel budget est de près de 1,5 milliard de dollars. Les activités de la Bosnie-Herzégovine tournent autour du domaine des véhicules, des munitions (Pobjeda Technology Goražde), de l’armement (Unis Ginex dd Goražde, pour la production de détonateurs) ou encore des protections individuelles. Les dépenses militaires du pays représentent 0,91 % du PIB selon la Banque mondiale. Particularité pour le ministère de la défense colombien, son salon international de défense et de sécurité Expodefensa est mis à l’honneur.

Les industriels australiens exposaient habituellement par eux-mêmes. Pour ce millésime 2018, ils ont le soutien de leur Etat. Sur les 39 exposants, il s’agit de la première participation pour 36 sociétés dont 35 sur le pavillon national. En 2016, le pays en dénombrait seulement 3. Les communications, l’instrumentation, la lutte anti-drones, l’optique, etc. sont ainsi valorisées par des entreprises comme Codan Defence Electronics, Droneshield, EOS Defence Systems, Innovasys, Mellori, Thales Australia, Trakka Systems, etc. Le budget militaire de l’Australie, en 2016, représentait 26 300 000 000 dollars. Le personnel des forces armées n’était que de 57 800 et les dépenses militaires s’élevaient à 2,0 % du PIB (chiffres de la Banque mondiale).

Forte progression

Outre l’Australie, trois autres pays confirment une forte progression quant au nombre d’exposants, la Chine, Israël et la Turquie. Le salon répertoriait 37 industriels chinois et 52 sociétés israéliennes en 2016. Ils sont 57 pour l’un et 72 pour l’autre cette année. La Turquie détient le record avec 32 entreprises en plus (61 en 2018 contre 29 en 2016). Hors France, la Turquie devient la troisième nation en termes de surface après l’Allemagne et les États-Unis. La Corée du Sud reste, quant à elle, la deuxième nation asiatique pour sa surface derrière la Chine.