Florence Parly ouvre Eurosatory et affirme ses 3 ambitions : la remontée en puissance de nos Armées, l’innovation et la coopération

Affichant ses 3 ambitions dès l’ouverture de son discours  » la remontée en puissance de nos Armées, l’innovation et la coopération », Florence Parly, ministre des Armées a tenu à rappeler qu’Eurosatory n’est pas seulement « le centre d’exposition de nos armements terrestres, des technologies à venir » mais qu’il est bien  » le croisement de ces ambitions. Notre ambition pour nos forces, engagées sur les théâtres d’opération comme sur le territoire nationales. Pour ces femmes et ces hommes, à qui je veux rendre hommage et qui se battent au quotidien pour notre sécurité, pour notre liberté. « 

La remontée en puissance des Armées fait donc écho à l’adoption par une large majorité à l’Assemblée Nationale et au Sénat de la loi de programmation militaire et la ministre d’ajouter :  » le renouveau de nos Armées commence. »

Eurosatory, est par ailleurs une ambition pour l’innovation, pour des Armées résolument modernes, prêtes à affronter tous les ennemis et tous les modes de combat du XXIe siècle. Une innovation très fortement mise à l’honneur et en valeur sur l’ensemble du salon : au travers de l’Eurosatory Lab et du stand GENERATE GICAT notamment.

Et la ministre d’ajouter : « Ce salon, c’est aussi une ambition pour une coopération, pour une défense plus forte, plus rapide et plus performant. »

SCORPION

Le dynamisme de l’industrie de l’armement terrestre a donc été à l’honneur en ce premier jour d’Eurosatory. La part de l’armement terrestre dans nos exportations est en effet en très forte augmentation. La gamme aéroterrestre est en plein essor. L’arrivée, cette année, du nouveau missile MMP suscite l’intérêt. Les innovations apportées par le programme de véhicules connectés SCORPION viennent enrichir l’offre française d’équipements terrestres. « Aujourd’hui, nul ne peut ignorer la France dans le domaine des armements terrestres et aéroterrestres. » a rappelé Florence Parly.

SCORPION était donc de toutes les attentions. Programme ambitieux par excellence, il est « exceptionnel » par sa cohérence et son ampleur. « Grâce à Scorpion, les équipages sont mieux protégés et nous sommes en capacités de détecter plus vite nos adversaires et de riposter immédiatement. Avec SCORPION, c’est la première fois que sont développés en même temps, et dans un ensemble cohérent, des véhicules connectés, un système d’information et de communication, un système de préparation opérationnelle et tout leur système de soutien associé. »

Grâce à la LPM, dans le cadre de SCORPION, ce sont 150 blindés véhicules blindés multi-rôles lourds, les GRIFFON, supplémentaires, portant leur cible à 1 872. Ce sont également 52 engins blindés de reconnaissance et de combat supplémentaires, pour une cible fixée à 300. Les JAGUAR, dont un exemplaire est présenté sur Eurosatory, sont des blindés modernes, adaptés à tous les terrains, capables d’atteindre plus de cibles, mieux équipés contre les mines ou les engins explosifs improvisés.

Avec cette LPM, le programme SCORPION, ce sont aussi 420 VBMR Légers en plus, pour une cible augmentée à 978. Ces VBMR légers sont attendus impatiemment par l’Armée française. « Ils seront efficaces, protecteurs, innovants. Ils seront craints, je crois, et décisifs pour notre supériorité stratégique. » Florence Parly a par ailleurs baptisé ces VBMR-Légers du nom de Serval. « Un nom, qui résonne comme une opération où l’Armée française a montré son savoir-faire et son audace. Un nom, qui rappelle un félin du désert, dextre, rapide et habile. »

D’ici 2025, la moitié des livraisons les plus stratégiques du programme seront effectuées.

Du temps long au temps court

L’innovation, celle du temps long, nourrira les études et les programmes du futur. Mais le ministère s’enquiert désormais d’une innovation du temps court, de l’immédiat, avec la création du Battle Lab Terre, dédié à l’expérimentation rapide, à ce que l’on appelle les « boucles courtes », ou avec la transformation digitale et la création d’applications pour simplifier la vie quotidienne des soldats.

« Nous allons nous tourner résolument vers les PME, nous allons nous tourner vers les start-up, vers cette économie civile que le ministère des Armées n’inspire pas forcément par essence et à qui nous devons dire : « n’ayez pas peur ». C’est d’ailleurs le sens même du Plan Action PME que j’ai présenté il y a deux semaines. Le sens du dispositif RAPID, du fonds d’investissement Definvest entre la DGA et Bpifrance. C’est le sens, enfin, de l’agence pour l’innovation de défense, qui va fédérer et animer tous nos efforts d’innovation.« 

En effet, dans un monde où les technologies changent en quelques mois, où les idées fusent et les talents s’exportent, la France ne peut plus se cantonner à des dispositifs trop orientés vers le long-terme. « Dans des programmes, qui, une fois décidés, sont comme gravés dans le marbre. La DGA, c’est le long-terme, évidemment. C’est la planification, bien sûr, mais cela doit être aussi une capacité d’adaptation constante, une faculté à prendre en compte le changement, expérimenter vite. Cela doit être un accès facile pour tous, des processus d’acquisitions d’armement plus souples, une réactivité plus forte. Il faut donc réformer la DGA. » Une réforme en cours, qui sera présentée par la ministre très prochainement.

La France et l’Europe

Enfin, Florence Parly n’a pas oublié le volet Européen, rappelant notamment que des armées modernes « ce sont des Armées qui coopèrent, qui assurent notre pleine autonomie stratégique mais dont l’horizon est européen. » et d’ajouter « Le morcellement du paysage industriel européen est un frein à notre développement. » Il empêche les industries d’atteindre des tailles critiques, de pouvoir peser pleinement face à des concurrents américains et asiatiques toujours plus forts.  » Nous ne pouvons nous contenter de dire qu’il faut des interventions communes et continuer à avoir des équipements qui ne fonctionnent pas ensemble.  » et de conclure « Coopérations étatiques et coopérations industrielles vont de paire : ce sont des opportunités pour l’industrie et pour la recherche. C’est une nécessité pour notre défense, pour la protection de la France et de l’Europe. «