Wallix : la licorne cyber que la France attendait ?

WALLIX GROUP (Code Euronext : ALLIX), éditeur de logiciels de cybersécurité et spécialiste européen de la gestion et de la protection des accès à privilèges, a finalisé une levée de fonds de 36,8 M fin mai 2018.

Alors que les PME de la cyber expriment leurs difficultés à passer à l’échelle pour adresser les marchés européens et internationaux, la PME française portée par Jean-Noël de Galzain, réalise un tour de force financier remarquable en cette fin de premier semestre.

Croissance externe, road map, time to market et alliances sont au programme pour accélérer l’adoption des technologies dans de nouveaux cas d’usages métiers dans la e-Santé, l’Industrie 4.0, la Finance, la Distribution et l’Internet des Objets.

Road map & time to market 

Lancée en mars dernier, l’augmentation du capital de Wallix Group est donc un franc succès avec 36,8 millions d’euros levés. Une satisfaction pour Jean-Noël de Galzain, fondateur et président du directoire de Wallix qui va  permettre à l’entreprise d’accompagner la création d’un champion de la cybersécurité pour se saisir d’un marché en pleine croissance. Les dernières études attestent en effet d’une croissance annuelle supérieure à 10 % pour un marché mondial qui devrait peser 120 MD$ d’ici à 2021. A cet horizon, Wallix qui estime d’ores et déjà couvrir près de 50% du marché mondial, affiche l’ambition « de couvrir 80% du marché mondial de la cybersécurité » explique Jean-Noël de Galzain et de poursuivre « parallèlement à une road map enrichie, nous allons accélérer l’accès au time to market dans des régions où la demande en cyber et en solutions de confiance est extrêmement forte. »

Etoffer une offre de services innovante 

Cette levée de fonds vient donc renforcer les moyens de l’éditeur dans son ambition d’accompagner les entreprises dans leur transformation numérique sur la protection des éléments clés de leur activité digitale que sont les accès, les données et les identités, mais aussi dans leur mise en conformité et dans la mise en oeuvre du standard « Security & Privacy by design » : « Wallix veut faciliter le développement d’usages numériques éthiques et de confiance tout en simplifiant la mise en conformité des entreprises avec les réglementations et les nouvelles normes européennes comme le RGPD et NIS en matière de gestion du risque informatique. » souligne Jean-Noël de Galzain.

L’éditeur va donc pour ce faire étoffer son offre de services au travers de solutions innovantes globales répondant à l’ensemble des besoins de ses clients actuels et futurs. C’est par exemple le cas de DataPeps, une solution de chiffrement de bout en bout en mode SaaS qui permet aux développeurs et aux éditeurs d’applications de chiffrer les flux de données sans développement lourd et nativement conforme RGPD.

Vers une croissance organique

Pour y parvenir, la PME entend également passer par une croissance organique en étoffant son réseau d’intégrateurs et de revendeurs en zone alémanique (Allemagne, Suisse et Autriche), en Europe de l’Est et du Nord mais aussi aux Etats-Unis et au Canada. « Nous allons consacrer deux tiers de la levée de fonds à la réalisation de ces opérations de croissance externe ciblées en France et à l’International. »

Une dynamique qui implique donc des recrutements. Ce sera en effet près de 170 emplois créés d’ici à 2021 !

De nouvelles alliances à naitre

Dans le même temps, Wallix prévoit de créer un nouveau programme d’alliances afin d’animer un écosystème de partenaires visant à faciliter l’intégration de ses solutions Wallix Bastion et DataPeps dans les solutions tierces du marché. Sont visés en priorité les secteurs de la gestion et de la gouvernance des identités, de l’authentification forte, de l’intelligence artificielle ainsi que les éditeurs d’applications qui souhaitent intégrer la composante chiffrement dans les échanges de données de leurs utilisateurs. Ces initiatives permettront d’accélérer l’adoption des technologies dans de nouveaux cas d’usages métiers, comme la e-Santé, l’Industrie 4.0, la Finance, la Distribution et l’Internet des Objets.

Des alliances et des rapprochements qui devraient s’opérer entre acteurs français qui pourraient voir une aubaine et une concrétisation du « chasser en meute » tant évoqué depuis des années. En effet, Jean-Noël de Galzain, également président du groupement HEXATRUST devrait embarquer des sociétés alliées pour aller porter une offre globale de confiance, 100 % française. Ce groupement de plus de 50 entreprises françaises ou européennes propose en effet un catalogue de solutions de confiance, « répondant aux besoins du marché, respectueuses de l’intérêt européen et de la protection des individus dans un monde qui bouge. »

De la compétition à la coopétition

Mais au-delà de l’Europe, la stratégie business du groupe est claire « Nous développerons des rapprochements avec des acteurs français et européens pour adresser le marché du continent. Nous nous rapprocherons des acteurs américains pour adresser le marché Outre-Atlantique. » Ainsi, Wallix pourrait se rapprocher d’acteurs du cloud de confiance, privé et public, notamment comme Antemeta ou Outscale pour le marché Européen mais aussi d’acteurs comme Microsoft ou Amazon pour adresser les besoins du marché américain. La coopétition s’invite donc dans les stratégies business à venir. « Les offres motorisées seront adaptées selon les zones et les besoins à adresser. Les Américains sont très avancés sur le mode SaaS. Les Européens sont plus avancés sur des marchés verticaux comme la santé par exemple. Le standard RGPD est une avancée majeure que nous pouvons exporter. Il ne s’agit pas de donner des leçons, mais de sensibiliser et d’apporter outre-atlantique des offres différentes autour de la protection des données. » 

De l’émergence d’un leader européen 

Nous sommes aujourd’hui dans une urgence numérique. Les besoins en matière de cyber dans l’industrie représentent des opportunités de marché importantes. Parallèlement, les attentes et les exigences en matière de souveraineté explosent. « Tout cela combiné nous amène à un besoin vital de faire émerger des industriels de la cybersécurité en Europe. »

Ainsi grâce à cette levée de fond, Wallix aspire à incarner ce leader français. « Avec l’aide de l’écosystème, des clients, des investisseurs… nous pouvons fabriquer un leader européen. De très beaux acteurs se développent aussi comme Avast, Rohde & Schwarz, Logpoint… Cela doit motiver, stimuler, créer des appétences et de l’ambition collective ! »

Vers une nation d’ETI

Message positif envoyé à l’écosystème des PME qui se lamente d’un manque d’appétence des investisseurs qui ne maitrisent pas toujours le fonctionnement et les particularités du marché de la cyber. « C’est long et il faut être patient. C’est le propre d’un marché émergeant. Mais comme je le disais, les opportunités sont telles que nous avons de belles perspectives. » ajoute Jean-Noël de Galzain et de préciser « mais il faut aussi que les investisseurs réapprennent peut-être à prendre des risques, et à investir, au-delà d’un capital, dans la construction d’une industrie, pour faire émerger, enfin, une nation d’ETI. Si les investisseurs et les entrepreneurs travaillent ensemble, tous les rêves seront alors permis ! »  

Cette levée de fonds devrait aussi avoir un ascendant psychologique sur les marchés : les investisseurs s’intéressent à la cyber, et surtout à la cyber française qui ne va pas manquer d’aller challenger ses concurrents internationaux ! La France pourrait donc bien avoir les moyens de ses ambitions. Et c’est, on l’espère, le premier épisode d’une longue série à venir !