Sécurité au quotidien : les Français plébiscitent le rapport Fauvergue/Thourot sur la sécurité globale

La dixième édition du « Baromètre Fiducial de la sécurité des Français » réalisé par Odoxa fait état d’un sursaut du sentiment d’insécurité avec une forte répercussion sur la confiance accordée au gouvernement ; confiance qui atteint ce trimestre le niveau le plus bas jamais enregistré depuis sa création en 2016. 

Au lendemain de la publication du rapport des deux parlementaires Jean-Michel Fauvergue et Alice Thourot intitulé « D’un continuum de sécurité vers une sécurité globale » dont les principales propositions sont plébiscitées par les Français, le Baromètre s’intéresse aux enjeux de la coordination des acteurs étatiques et privés de la sécurité.  

Gestion de la sécurité au quotidien, les Français désabusés  

Après deux trimestres consécutifs de baisse (-8 points de décembre 2017 à juin 2018), le sentiment d’insécurité des Français connaît une hausse de 6 points en septembre. Ce n’est pas le risque terroriste qui explique cette progression du sentiment d’insécurité ressenti par les Français. Ils sont même légèrement moins défiants qu’en juin dernier sur la capacité du gouvernement à lutter contre le terrorisme (43% sont confiants contre 41% il y a trois mois).

Mais en matière de délinquance, cambriolage et agression, les Français se montrent extrêmement sévères. Ils ne sont plus que 21 % à affirmer faire confiance au gouvernement ; une confiance qui s’est érodée de -19 points depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron (40 % en juin 2017) pour atteindre le niveau le plus bas depuis la création du baromètre. Le précédent record, enregistré en décembre 2016 pendant le quinquennat de François Hollande, était de 24 %.

Si le sentiment d’insécurité est aussi présent dans la population, c’est aussi parce que 60 % des Français affirment avoir été victime de harcèlement, d’une agression, d’un cambriolage ou d’un vol à l’arraché.

Dans ce contexte de défiance généralisée, si 88 % des Français soutiennent le déploiement de la police de sécurité au quotidien (PSQ), ils sont en revanche uniquement 38 % à estimer que le gouvernement parviendra à faire revenir l’ordre dans les « quartiers de reconquête républicaine ».

Les Français déplorent un manque de coopération entre les acteurs de la sécurité 

Une large majorité des Français (60 %) déplore un manque de coopération entre les acteurs de la sécurité (police nationale et municipale, gendarmerie et sécurité privée) et 52 % que les missions confiées à chacun de ces acteurs sont mal réparties. Face à ce constat, pour 59 % de nos concitoyens la sécurité des sites publics doit résulter d’une juste collaboration entre forces de l’ordre et agents de sécurité.

C’est donc logiquement, que 75 % des Français approuvent la démarche de la mission parlementaire pilotée par les parlementaires Fauvergue / Thourot visant à renforcer la coopération entre les forces de sécurité de l’Etat et les acteurs privés de la sécurité. 

Parmi les bénéfices de cette collaboration, 85 % des Français estiment qu’elle permettra aux policiers et gendarmes de se consacrer à des tâches à forte valeur ajoutée pour lesquelles ils ont été spécifiquement formés.

Les mesures du rapport Fauvergue / Thourot largement approuvées 

Le « Baromètre Fiducial de la sécurité des Français » a testé les principales mesures du rapport parlementaire concernant la police municipale et les acteurs privés de la sécurité. Toutes bénéficient d’un large assentiment des Français avec une volonté de monté en compétences des agents pour pouvoir répondre à de nouvelles missions.

92 % des Français sont favorables à la création d’une école nationale des polices municipales, 89% soutiennent le renforcement de la mutualisation de la vidéoprotection entre les municipalités et l’Etat et 87% souhaitent que l’on encourage le développement des polices intercommunales. Deux autres mesures plus marquantes sont elles aussi massivement approuvées par les Français : 76% d’entre eux soutiennent l’autorisation à accéder à certains fichiers de police pour des policiers municipaux et 72% sont favorables à l’armement de tous les policiers municipaux.

La quasi-totalité des Français se montre favorable à la création d’une filière spécifique aux métiers de la sécurité (84 %), à la sanction des outrages et agressions envers des agents de sécurité (83 %) et à rendre obligatoire le port d’un uniforme identique à toute la profession (82 %). Ils sont aussi partisans d’une extension des compétences et prérogatives des agents de sécurité privée. 73 % des Français soutiennent ainsi la possibilité pour les agents d’intervenir sur la voie publique aux abords immédiats des espaces qu’ils sécurisent, 64 % approuvent l’idée d’autoriser les agents à intervenir sur des petits délits d’un montant inférieur à 200€ et 62 % des Français sont d’accord pour qu’ils soient équipés de Taser.

Afin de soulager les forces de l’ordre, le rapport envisage de transférer plusieurs missions aux acteurs privées. Les Français y sont largement favorables en ce qui concerne les gardes statiques devant les bâtiments officiels (73 %) et la protection des personnalités (69 %). 62% soutiennent la délégation du transfert de détenus hospitalisés non dangereux et 55% le transfert et la garde des scellés.

88% des Français sont favorables à la mise en place de la nouvelle police de sécurité au quotidien et 85 % sont favorables aux déploiements de smartphones et de caméras piétons pour filmer le quotidien des policiers et leurs rapports à la population.