La police & la gendarmerie 3.0 au coeur des territoires de demain

La Police de Sécurité du Quotidien voulue par le gouvernement, s’appuie sur les nouvelles technologies et le numérique pour faciliter l’action courante des forces de sécurité, leur permettre de gagner en efficacité et réactivité, mais aussi pour faciliter les démarches des usagers et l’implication des citoyens, ou encore renforcer la coopération Police-Justice.

Gagner en temps et en efficacité

D’ici à la fin de l’année 2020, 60 000 tablettes « Neo » seront déployées dans la gendarmerie et 50 000 dans la police. Cet équipement leur permet d’ores et déjà de travailler de manière plus efficace, directement depuis le terrain. Les forces de sécurité gagnent donc du temps, notamment pour les contrôles didentité (interrogation des fichiers en direct), le recueil de renseignements ou encore l’établissement de procès-verbaux électroniques. Policiers et gendarmes seront également dotés dici 2019 de 10 000 caméras-piétons. Ces nouveaux outils permettent un contact plus serein avec la population car si le port de caméras-piétons permettrait en effet de réduire la criminalité et de désengorger les tribunaux « il permet surtout de rétablir une relation bienveillante entre la population et les forces de sécurité. » souligne Cathy Robin, directrice France pour Axon. Selon une étude réalisée par les services de police de Fort Collins dans le Colorado, une diminution de 24% des affaires judiciaires serait constatée aux Etats-unis, au bout dun an dutilisation des caméras piétons, et une diminution de 100% des plaintes pour usage de la force serait enregistrée sur la même durée. Aucune étude n’est pour l’heure disponible en France.

« Automatiser les flux de travail, diminuer les tâches administratives et adopter une plateforme interopérable afin de redonner un vrai rôle de proximité aux forces de l’ordre est aujourd’hui essentiel. » souligne Cathy Robin. 

Ces nouveaux outils doivent donc permettre aux forces de lordre de se recentrer sur leurs missions tout en apportant une valeur ajoutée « lorsquelles s’équipent de caméras piétons, les administrations investissent dans des technologies intelligentes, évolutives et adaptées aux futurs enjeux de traitement de la preuve juridique au coeur de la ville de demain. » précise Cathy Robin.

En découle également une nouvelle forme de collaboration entre les forces de sécurité et les représentants de la justice grâce à des plateformes de gestion des preuves numériques qui permettent de stocker dans le cloud des documents audio et vidéo issus des caméras, de bénéficier d’applications performantes et d’une sécurité des données optimale « ces plateformes doivent permettre à ces technologies de se connecter entre elles, ainsi qu’à d’autres systèmes tels que des bases de données. Il ne suffit pas de récolter correctement les données et de les stocker, il faut pouvoir les exploiter simplement. » ajoute Cathy Robin.

Les caméras enregistrent par tout temps, toutes conditions, en haute définition et grand angle, sans altérer ce qui est réellement vu par l’agent, pendant plus de 12 heures. « Les caméras filment en permanence pour que, lorsque la caméra est actionnée par lagent, linformation concernant la scène puisse être remontée jusqu’à 2 minutes avant le déclenchement. Cette fonction permet davoir une meilleure gestion de la preuve numérique. » explique Ulrich Lizé, chef de service à la police municipale de Bordeaux. Les élus de la municipalité ont décidé de doter chaque agent au sein de la police municipale, soit 80 personnes. « C’est un outil indispensable qui permet d’apaiser des situations conflictuelles. » ajoute Ulrich Lizé. Une expérimentation vient d’être lancée chez les Sapeurs pompiers.

Un continuum de sécurité favorable

Dans l’Hexagone, les évolutions législatives récentes offrent la possibilité d’équiper les policiers, les gendarmes, les policiers municipaux ainsi que les agents de sécurité de la SNCF et de la RATP de caméras mobiles. Le rapport de la mission parlementaire « D’un continuum de sécurité vers une sécurité globale » rendu le mois dernier par Alice Thourot, députée de la Drôme et Jean-Michel Fauvergue député de Seine-et-Marne, entend ouvrir ce champ aux agents privés de sécurité « Ces nouveaux outils concourent à professionnaliser les missions de sécurité et à pacifier certaines situations conflictuelles. En ce sens, je suis favorable à la dotation en caméras piétons des agents de sécurité privée. Dans un avenir plus ou moins proche, ce champ pour s’élargir à d’autres professions du public et du privé. » commente le député Fauvergue.

Le citoyen impliqué

Le rapport Thourot-Fauvergue replace également le citoyen au coeur des enjeux. « Faire du citoyen le premier maillon de la chaîne de sécurité est essentiel » soutient Jean-Michel Fauvergue.

De l’autre côté de la Manche, cette notion d’implication est très développée. En effet, l’industrie de sécurité propose des outils qui permettent aux citoyens d’aider la police. La police de Cumbria (nord-ouest de l’Angleterre) déploie depuis le début de l’année un portail de sécurité publique qui permet aux membres de la communauté de soumettre des preuves directement aux forces de lordre depuis leurs smartphones, pour des crimes spécifiques faisant lobjet denquête. « Axon Citizen piloté par les forces de lordre, leur permet de recevoir et de gérer en toute sécurité les témoignages vidéos relatifs à un crime spécifique. Les individus reçoivent une URL par sms ou par courriel quils peuvent cliquer pour télécharger leurs photos ou vidéos. Les fichiers sont téléchargés directement dans Evidence.com afin que les membres de la communauté n’aient pas besoin de fournir leur téléphone à la police. » détaille Cathy Robin.

Axon Citizen accélère ainsi le processus dexamen en permettant à l’agent de décider rapidement des preuves à accepter ou refuser, et rationalise la recherche ; les preuves étant automatiquement classées et consultables dans Evidence.com. Les individus de la communauté peuvent choisir les informations personnelles à fournir à la Police et ainsi soumettre des preuves de manière anonyme.  « Lors d’évènements de grande envergure, Axon Citizen fournit aux forces de lordre linfrastructure et les outils nécessaires pour prendre en charge un grand nombre de preuves, afin quelles puissent travailler en confiance. Enfin, les données soumises via Axon Citizen sont conservées en toute sécurité et conformité avec la solution Evidence.com. » ajoute Cathy Robin.

Confiance & sécurité

Compte tenu des données sensibles générées, transférées, stockées et analysées, la sécurité des caméras et des plateformes associées suscite de nombreuses questions. En août dernier, Josh Mitchell, chercheur aux Etats-Unis, a annoncé avoir découvert des failles de sécurité dans des caméras piétons utilisées par des policiers du monde entier. Le chercheur en sécurité informatique a alors souligné que les caméras des modèles construits par cinq entreprises (Vievu, Patrol Eyes, Fire Cam, Digital Ally, et CeeSc) présentaient des vulnérabilités aux attaques informatiques à distance, permettant (pour 4 modèles) de modifier ou de supprimer les images enregistrées. Il est également possible dobtenir des informations sensibles, comme la géolocalisation des caméras ou leur identifiant unique ou encore de consulter en direct les images filmées par la caméra.

L’un des problèmes trouvés sur lensemble des modèles testés concerne les logiciels embarqués utilisés par les caméras : leur mise à jour s’effectue sans vérification dune signature cryptographique. Les caméras piétons dAxon ne figurent pas parmi les modèles testés. « Evidence.com est doté d’un système de gestion des données, de contrôle de traçabilité et de protocoles de sécurité qui assure une totale intégrité des vidéos stockées. Le réseau est entièrement sécurisé grâce au cryptage des données. Il s’agit du coeur névralgique de la solution. » tient à rappeler Cathy Robin.

Les USA, toujours un temps d’avance

Alors qu’Axon citizen n’est pour l’heure déployé que dans les pays anglosaxons, ce dernier pourrait faire des émules en France et en Europe comme c’est désormais le cas avec les caméras piétons. « En France, Bordeaux est aujourd’hui une ville référence pour nous. Le marché se développe très rapidement. Le Royaume-Uni a massivement adopté notre solution, tant les Polices que la sécurité des transports et même le département de Justice de Londres. L’Italie, l’Allemagne, le Danemark ou encore les Pays-Bas ont quant à eux, lancé des travaux sur ce sujet. » commente Cathy Robin.

Quant aux drones connectés, ces derniers pourraient aussi s’inviter dans la sécurité de la ville de demain. Plus de 900 agences de sécurité publique américaines utilisent déjà des drones pour renforcer la sécurité des agents, faciliter les missions de recherche et de sauvetage, filmer les accidents de la route, améliorer la sécurité des grandes manifestations « Nous venons également dannoncer le programme Axon Air en partenariat avec DJI, celui-ci permettant aux forces de l’ordre de commander des drones et de relier la technologie drone au réseau de données connectées d’Axon et aux services Evidence.com aujourd’hui utilisée par plus de 200 000 professionnels de la sécurité publique. »

Parallèlement, la société est en phase de test avec la police de Los Angeles pour réaliser de la reconnaissance d’objet grâce aux données vidéo récoltées. « Cela exige une puissance de calcul importante. L’intérêt est de gagner en rapidité dans des situations très délicates comme dans le cas d’un enlèvement d’enfant par exemple, où chaque minute compte. » conclut Cathy Robin.