La sécurité des collaborateurs à l’international doit devenir un enjeu majeur pour les dirigeants d’entreprise

Source CDSE

Photo : Alain Juillet / Président du CDSE – © CDSE

Le Club des Directeurs de Sécurité des Entreprises (CDSE) a réalisé son premier Baromètre Sécurité, en partenariat avec AXA Assistance France. A une époque où le champ du risque pour les entreprises s’est considérablement élargi en raison de leur internationalisation, le CDSE a souhaité s’interroger sur la place que pouvaient avoir aujourd’hui les enjeux de sécurité et de sûreté au sein des entreprises françaises.

Réalisé par OpinionWay auprès de 310 dirigeants d’entreprises françaises de plus de 50 salariés ayant envoyé au cours des 12 derniers au moins un salarié à l’étranger, cette première édition du baromètre met en évidence un certain nombre d’observations intéressantes.

Premièrement, l’actualité internationale de ces derniers mois a été particulièrement riche en événements : crash aériens, crises en Ukraine et en Syrie, épidémie Ebola en Afrique de l’Ouest, risque d’attentats et émergence de Daesh… Dans ce contexte, 74% des dirigeants interrogés considèrent que l’insécurité à l’international représente une menace pour la France, ses entreprises et ses citoyens. Par conséquent, les dirigeants d’entreprise ont une vraie conscience du risque que leurs actifs encourent à l’étranger.

Deuxièmement, s’ils en ont conscience, cela ne s’accompagne pas, de manière assez surprenante, d’un sentiment d’exposition direct à ces risques. En effet, seuls 20% des répondants estiment que leurs collaborateurs sont directement exposés à des risques lorsqu’ils se déplacent à l’international. Cette minimisation des risques encourus se traduit dans les faits par des dispositifs très inégaux dans les entreprises interrogées : 31% des entreprises ont clairement identifié une personne au sein de l’entreprise en charge de gérer la gestion de la sécurité/de la sûreté des collaborateurs à l’étranger. Il s’agit le plus souvent du directeur des ressources humaines, il peut également s’agir dans 38% des cas, d’un Directeur sûreté ou d’un Directeur sécurité.

Enfin, si dans plus d’un quart des entreprises interrogées, la place accordée aux questions de sécurité et de sûreté des collaborateurs en déplacement à l’international a pris de l’importance, la formation et l’information, qui relèvent des obligations de l’employeur en matière de protection des collaborateurs en déplacement à l’étranger ne sont pas encore des automatismes pour toutes. La moitié des répondants déclarent ne pas préparer le voyage de leurs collaborateurs. Or il convient de rappeler que la sécurité a été placée plusieurs fois au cœur du débat au cours de la décennie passée. Le drame de Karachi a donné lieu à une jurisprudence du même nom mettant en évidence la responsabilité de l’employeur et l’obligation de sécurité de résultat de l’entreprise. Dans un contexte où les collaborateurs des entreprises se déplacent de plus en plus facilement, de plus en plus loin, parfois dans des pays considérés à risque, l’entreprise se doit d’évoluer.

Comme le notait Louis Pasteur, la chance favorise ceux qui y sont préparés. Si les entreprises françaises veulent réussir à l’international sans connaître de crises majeures, il devient urgent que les dirigeants d’entreprise, quelque soit la taille de la structure de leur organisation, disposent d’une politique de gestion des risques à la hauteur des défis internationaux actuels.