Co-développements militaires: France et Japon s’entendront en mars sur un accord de coopération

Codéveloppements militaires: France et Japon s'entendront en mars sur un accord de coopération

Tokyo – La France et le Japon devraient s’entendre en mars sur un accord portant sur le codéveloppement d’équipements militaires ainsi que sur la transparence des politiques d’exportation, a affirmé mercredi en une le quotidien économique japonais Nikkei.

La signature d’un accord aura lieu quelque temps après une réunion dite 2+2 (responsables de la Défense et des Affaires étrangères des deux pays) à Tokyo, a précisé le journal, sans citer ses sources.

Le cas échéant, cette étape constituerait la base juridique et technique de la coopération.

Elle serait la suite logique des discussions qui avaient eu lieu entre le Premier ministre nippon Shinzo Abe et le président français François Hollande en mai 2014 à Paris, ainsi que d’une déclaration d’intention relative à la coopération et aux échanges de défense approuvée en juillet suivant lors d’un séjour du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian à Tokyo.

Les deux pays saluaient alors l’engagement des discussions en vue de la conclusion d’un accord sur la coopération en matière d’équipements et de technologies de défense.

Cet accord devrait permettre une gestion appropriée du transfert d’équipements de défense, dans le cadre de projets concrets de coopération, notamment en matière de systèmes de drones, écrivaient-ils alors.

Sont aussi évoqués des développements de robots pour intervenir dans des environnements irradiés.

Les deux pays avaient également mis en place un comité de transparence sur leurs politiques d’exportation mutuelles de moyens de défense, afin d’éviter les malentendus, le Japon ne supportant pas que Paris vende à des Chinois notamment des équipements potentiellement utilisables à des fins militaires.

A cet égard, un responsable japonais a anonymement déclaré au Nikkei qu’un accord était nécessaire pour permettre d’exercer une surveillance des ventes de matériels à des tiers.

Un accord va obliger les deux parties à effectuer un contrôle strict sur les armes afin d’éviter qu’elles n’aillent dans des pays impliqués dans des conflits. Les deux pays devront par avance s’entendre aussi sur les transferts de technologies à des tiers et sur l’usage de matériel à des fins différentes de celles prévues originellement, ajoute encore le Nikkei.

Rompant avec une auto-interdiction de près d’un demi-siècle, le Japon a décidé après le retour au pouvoir de M. Abe fin 2012 de lever l’interdiction de vendre des moyens militaires à l’étranger qu’il s’était imposée en 1967. Il peut ainsi se joindre à des programmes conjoints de développement dans l’armement et renforcer son industrie de défense.

Des accords de coopération existent déjà avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie.