La commission stratégique sécurité du GICAT horizon 2021

Présidente du Groupe Risk&Co depuis juillet 2017, Nathalie Félines dirige le leader français du conseil et de l’ingénierie dans les domaines de la sécurité-sureté et de la gestion des risques en France et à l’international.

Elle vient d’être élue en décembre 2018, Présidente de la commission sécurité du GICAT (le groupement des industries françaises de défense et sécurité terrestres et aéroterrestres), l’une des 6 commissions stratégiques que compte le groupement aux 245 membres.

Sa mission : répondre à 3 objectifs majeurs avec en ligne de mire, les JO2024 !

Rencontre avec Nathalie Félines.

La mission qui m’a été confiée par le GICAT en succédant à Luc Renouil à la tête de cette commission s’inscrit d’abord dans la continuité : celle des actions réalisées par mes prédécesseurs et la délégation générale du groupement qui oeuvrent quotidiennement aux intérêts des industriels français de la sécurité et de la défense. C’est aussi une mission de renouveau et d’intensification qui m’a été déléguée avec trois objectifs majeurs : l’incarnation du dialogue avec le Ministère de l’intérieur, le renforcement de la place des PME et des ETI sur le marché de la sécurité et enfin l’accentuation du développement à l’export des entreprises françaises du domaine.

Incarner le dialogue

Plus que jamais, le secteur industriel de la sécurité revêt une dimension stratégique dans un contexte mondial incertain et mouvant. C’est pourquoi le GICAT accompagne au plus près les efforts des industriels français auprès des instances nationales, européennes et internationales, afin de contribuer à leur développement.

Il est crucial aujourd’hui de poursuivre le travail initié pour incarner le dialogue avec le Ministère de l’intérieur en premier lieu. J’entends donc poursuivre ce dialogue et renforcer les échanges avec Ministère de l’intérieur français afin de présenter et mettre en valeur les atouts technologiques et d’innovation pour aboutir à une relation plus sereine. Nous devons dépasser cette défiance parfois encore présente, envers l’industrie. Nous avons des sujets d’envergure à aborder où les compétences et les forces de chacun des acteurs, en restant chacun à notre niveau et dans notre rôle, doivent se conjuguer intelligemment.

La dualité entre les industriels et les prestataires sera aussi un axe que nous devrons aborder pour dépasser certains clivages, notamment dans la perspective de consolidation d’une filière

Ce dialogue doit également se construire avec les parlementaires qui se saisissent des sujets qui sont les nôtres au travers de groupes d’étude ou de groupes de travail. Cela passe notamment par le cercle Securiterre, un cercle de réflexion et de dialogue créé par le GICAT il y a 5 ans, qui réunit tous les acteurs autour d’un sujet dimensionnant plusieurs fois dans l’année.

Le dialogue devra aussi se renforcer dans le sens du continuum de sécurité globale. J’entends poursuivre l’ouverture de ce dernier avec les acteurs de la sécurité privée. Le conseil en sûreté sera prochainement règlementé, des coopérations sont bien entendu à renforcer. Il semble que ce soit un appel à vœu lancé de la part de toutes les parties prenantes.

Renforcer la place des PME-ETI

Le GICAT représente aujourd’hui 54% de PME et 24% d’ETI. Elles sont donc une part constitutive de notre écosystème, porteuses de l’innovation et d’une ambition à se structurer, et à passer à l’échelle.

Pour cela, nous devons renforcer leur place, leur rôle et leur visibilité. Nous devons aussi améliorer le travail de coopération réalisé entre elles et les grands groupes.

Cette dynamique s’inscrit en force au cœur du GICAT avec notamment le lancement de GENERATE en mars 2017 et le succès rencontré. Il s’agit d’un programme d’accompagnement à destination des start-up. Un nouveau label qui permet à plus d’une vingtaine de start-up françaises de comprendre et d’intégrer le monde de la défense et de la sécurité. 

L’ambition de ce label est de devenir un HUB d’échanges afin de promouvoir l’innovation au sein du secteur de la défense et de la sécurité. Cette démarche très opérationnelle et concrète rapproche ainsi des start-up et des industriels qui ne se connaissent pas. Cela entraîne de nouvelles opportunités, et permet un accompagnement sur mesure facilitant le développement de ces petites structures. Mais au-delà de cette mise en relation avec les acteurs industriels et institutionnels de la défense et de la sécurité ou l’organisation de séminaires « expression de besoin », le GICAT a mis en place un système de parrainage des start-up par les adhérents du groupement. Cela connait un très beau succès. La prochaine étape stratégique sera orientée vers l’export.

Le développement à l’export

Ce développement de l’écosystème s’entend évidement à l’export puisque nous savons que les marchés à saisir se trouvent, pour beaucoup, hors de l’Hexagone. Le label France et le savoir-faire de nos industriels est apprécié à l’international. Mais pour nous développer, nous devons une fois de plus associer nos forces.

Le développement à l’export figure dans l’ADN du GICAT et dans celui de Risk&co dont je suis le PDG. J’entends donc mettre un point d’orgue au développement de la dynamique instaurée par la délégation générale du GICAT et apporter mes compétences dans ce domaine au service des adhérents du groupement.

Reste enfin le grand projet des JO2024, véritable vitrine pour l’excellence technologique française. Il s’agit en effet d’un évènement international structurant et dimensionnant pour toute la filière. Le GICAT et sa commission sécurité souhaitent contribuer activement au mouvement très actif pour des « Smart & Safe JO2024 ». Le groupement est par ailleurs partenaire des colloques et groupes de travail organisés par la CNSJ tout au long de l’année 2019. Il sera également moteur dans tous les travaux afférents à ce sujet d’envergure pour lequel toutes les compétences nationales doivent être mobilisées.

Rappelons enfin que l’industrie de sécurité représente un chiffre d’affaires (France et export) s’élevant à près de 21 milliards d’euros (produits « physiques », produits « électroniques et systèmes », produits et services de la cybersécurité), la part industrielle (hors installation et distribution) étant de 16,5 milliards d’euros. En outre, la croissance du domaine de la cybersécurité représente 10,5 % sur une croissance globale de 6 %.

Ces chiffres démontrent l’enjeu que représente le développement de la filière sécurité. Le GICAT est un acteur clé du domaine qui portera donc des actions ambitieuses dans le cadre de son plan d’action stratégique 2019-2021.