Place à l’envie, la motivation, l’optimisme, l’anticipation, la structuration et l’impulsion politique.

Mélanie BENARD-CROZAT

Second trimestre 2013 mouvementé… Entre actualités bouillonnantes, dossiers critiques et violences multiples, la sécurité et la Défense occupent le terrain.

La présentation récente du Livre Blanc de la Défense et de la Sécurité Nationale est quant à elle un non événement. Attendu ou pas, il suscite pour autant de vives réactions et concourt, outre à renforcer la politique de l’autruche, à ancrer définitivement le pessimisme ambiant, qui en arrive à prendre des allures salvatrices.

Tout va mal ! Voici le consortium des temps modernes qui consiste à voir tout en noir. Mais seul ‘le mieux est l’ennemi du bien’. Alors, servons nous de ce mal pour être plus fort. Servons nous de cette conjoncture difficile non pas pour nous apitoyer sur notre sort et regretter ce temps où l’opulence n’invitait pas à la réflexion mais simplement à nous endormir sur nos lauriers. Apprenons donc à réfléchir autrement pour faire face à l’évolution de notre société, la vivre et non la subir. Apprenons à construire et travailler autrement en tenant compte des contraintes budgétaires, avec lesquelles il faut composer mais qui ne doivent pas anéantir les forces, qu’indéniablement, nous possédons.

D’autant que sur bien des points, les parties prenantes des différents dossiers qui nous occupent, convergent vers cet optimisme stimulant, qui devient, par les temps qui court, une insanité voire une utopie. Oui, nous sommes d’accord et conscients – même s’il on n’ose se l’avouer- des besoins stratégiques et opérationnels qui sont ceux d’aujourd’hui et de demain ; des solutions à mettre en place, de la réalité des contraintes budgétaires, de l’importance de concourir en équipe de France, d’une Europe de la Défense forte et cohérente, une aéronautique de combat indépendante, d’une nécessaire structuration de la filière sécurité, des capacités d’innovation et des savoir-faire de nos forces de sécurité, de nos militaires et de nos entreprises, toutes tailles confondues !

Reste que rien ne se passe !

Le monde avance et les menaces évoluent, se structurent tout comme la concurrence. Et nous adoptons en réponse à cela : une posture figée ?

Le temps de la réflexion a été long et nécessaire. Mais les contraintes actuelles nous invitent, rapidement, à nous interroger sur réfléchir autrement et franchir le pas de l’action. Le temps de l’opulence et du luxe à la française à cessé. Il faut désormais réagir et apprendre à travailler différemment. Dépasser le cap de l’attentisme et des lauriers bien savourés pour rentrer enfin dans la bataille et mener un combat pour lequel nous possédons les capacités pour gagner. Place à l’envie, la motivation, l’optimisme, l’anticipation, la structuration et l’impulsion politique.

Des appels à vœux enfin formulés ouvertement par des optimistes qui se refusent à entrer dans ce cercle destructeur et qui croient, à juste titre, en les capacités de notre pays.

Nous avons les cartes en main, reste que le maître prennent les bonnes décisions, celles de la cohérence. Il faut que les autorités concernées prennent la mesure des dossiers qui leurs incombent, définissent et soient clair dans leurs besoins et dans les objectifs à atteindre, que les industriels construisent un modèle de croissance économique collectif. Travailler ensemble et conduire des dossiers en concertation, pour plus de cohérence et donc d’efficacité pour déjouer les statistiques qui annonce une diminution des parts de marché détenues par les entreprises de l’Union européenne dans le domaine de la sécurité d’un cinquième d’ici à 2020, si aucune mesure n’est prise pour renforcer la compétitivité du secteur.