Hyperconnexion : le défi de la résilience

Nous entrons dans l’ère de l’hyperconnexion, de l’« Internet of Everything », où les individus et les machines sont connectés en permanence et communiquent sans discontinuer entre eux et les uns avec les autres. En 2020, le trafic web global devrait atteindre 2,2 ZB pour une vitesse de connexion haut débit de 47.7 Mbps. Il sera porté par les appareils mobiles et les connexions wifi qui représenteront alors 2/3 du trafic, et par des objets connectés reliés à des réseaux IP qui seront trois fois plus nombreux que la population mondiale !

Le développement et l’utilisation presque généralisée des objets connectés bouleversent aussi les modes de fonctionnement et d’organisation de nos sociétés. Porté par l’émergence de nouvelles technologies comme la 5G, l’ubiquitous computing, l’intelligence artificielle ou la cobotique, l’IoT touche en effet tous les secteurs et pose la question de la résilience à plusieurs niveaux. L’individu y est confronté à titre personnel via la domotique, la santé connectée ou le quantified self. Dans le monde du travail, l’avènement de l’industrie 4.0 bouscule les modes de production et les rythmes et méthodes de travail. Quant aux smart cities, elles incarnent à leur échelle la reconfiguration des territoires urbains et des espaces de vie collectifs. Cette nouvelle configuration nécessite d’adapter nos comportements, pratiques, technologies de sécurité et corpus législatifs et règlementaires.

A l’ère de l’hyperconnexion, la cyber-résilience suppose donc une approche systémique de la sécurité impliquant à la fois les individus, les processus et les techniques. C’est donc tout naturellement le thème consacré par le Forum International de la Cybersécurité (FIC) pour sa 10e édition. « Le FIC s’inscrit dans une démarche de réflexions et d’échanges visant à promouvoir une vision européenne de la cybersécurité. Dans la continuité du marché unique numérique et du projet de règlement sur la protection des données personnelles, le FIC est l’évènement européen de référence réunissant tous les acteurs de la confiance numérique. » déclare le Général Marc Watin Augouard, Fondateur et Délégué du FIC pour la Gendarmerie nationale.

« Ce salon, véritable plateforme en termes de business, symbolise la synthèse du volet stratégique et opérationnel que propose le CEIS. » précise Guillaume Tissier, directeur général de CEIS, impliqué de puis 2013 dans l’organisation de l’évènement et de détailler « Décloisonner les enjeux de la cybersécurité en réunissant tous les acteurs de la transformation numérique, accélérer le développement d’un marché européen de la cybersécurité, favoriser l’innovation dans la confiance numérique, construire une approche inclusive de la cybersécurité dans la transformation des organisations, et fédérer les écosystèmes sont les objectifs du FIC ».

Alors, comment améliorer la gouvernance en matière de cyber et de gestion des risques ? Quelle sera la responsabilité des objets connectés en cas d’incident, voire d’accident ? Quelles exigences en matière de protection des données, alors que leur production va être décuplée pour culminer à 1024 octets par an en 2030 ? Comment les collectivités territoriales s’enquièrent-elles de ce sujet ? Quid d’une identité numérique forte en France et en Europe ? Quelle coopération internationale et entraide judiciaire ? Va t-on vers une convention de Genève du numérique ?

Autant de questions, de sujets qui seront au cœur du FIC 2018, lors des nombreux ateliers, conférences, plénières… Bien plus qu’un évènement, « Le FIC, c’est un état d’esprit ! Une manière de concevoir une construction de l’espace numérique dans la sécurité et la liberté. » ajoute le Général Marc Watin-Augouard. Le FIC se tiendra à Lille Grand Palais les 23 et 24 janvier 2018.