Les Emirats-Arabes Unis, « Smart & safe 2020 »

La persistance de la menace terroriste dans la région incite les pouvoirs publics à un surcroît de prudence et de vigilance. S’ajoute à cela la chute du prix du baril de pétrole et la crise diplomatique avec le Qatar. 

De ce contexte découlent de nombreuses opportunités dans la riche fédération pétrolière du Golfe, qui comprend sept émirats, conduits par Abou Dhabi et Dubaï.

En 2017, les dépenses de la sécurité ont atteint 27 milliards de dollars. D’ici à 2022, elles devraient atteindre les 32 milliards. La France est le 2e partenaire des Emirats-Arabes Unis (EAU) dans ce secteur après les Etats-Unis.

Pour assurer la protection des sites les plus importants du pays, les EAU ont créé l’Autorité nationale en charge de la protection des infrastructures critiques (CICPA), qui gère un budget de 11 milliards de dollars sur la période de 2008 à 2021.

« En matière de sécurité périmétrique, le projet nucléaire de Barakah lancé en 2009 pour un montant de 32 milliards de dollars qui concerne 4 centrales électriques et complexes pétroliers nécessite une surveillance renforcée. La première centrale nucléaire des EAU, dont un des premiers réacteurs devrait être mis en service en 2019, pourra alimenter, à terme, jusqu’à 25% des besoins en électricité du pays. Des opportunités sont donc à venir sur les 3 autres réacteurs en cours de construction » précise Sidi Achouchi, responsable de la filière Industrie et Cleantech Business France à Dubaï. 

La Lutte contre l’incendie est aussi un enjeu majeur pour les EAU. Ce marché qui a représenté 395 millions de dollars en 2015 connait une croissance annuelle de plus de 15% grâce aux renforcements des codes des incendies dans le secteur de la construction.

L’exposition universelle Dubaï 2020 et le projet Smart Dubaï vise à faire de la ville la plus « Smart & safe » des villes au monde en 2020. Les autorités comptent déployer des agents de police artificiels et des robots qui pourraient commencer à patrouiller dans l’Émirat dès 2020. Les autorités ont mis en place un département spécialisé dans la police intelligente afin d’améliorer les équipements et outils de sécurité interne, notamment les drones et les radars mobiles intelligents. Le projet prévoit également que Dubaï soit la première ville convertie à la blockchain : Smart Dubai et Dubai Future Foundation travaillent en collaboration pour mettre au point The Dubai Blockchain Strategy, un projet lancé par son Altesse Sheikh Hamdan en octobre 2016. Il vise à fournir aux Dubaïotes des solutions plus sûres, efficaces et des expériences urbaines optimisées grâce à la blockchain.

« Les Emirats, et Dubaï particulièrement, sont considérés comme une place financière mondiale. Ce qui constitue aujourd’hui une des nouvelles cibles des hackers  » assure Sidi Achouchi. Pour parer à ces cyber-attaques, les Emirats ont créée en 2014 l’entité gouvernementale « Dubai Electronic Security Center » pour garantir la sécurité numérique du pays.

La sécurisation des aéroports actuels de Dubaï, Sharjah et Abou Dhabi est un enjeu important. Des opportunités d’agrandissement amplifient ces perspectives, notamment autour du projet d’aéroport Al Maktoum à Dubaï visant à devenir le plus grand du monde avec une capacité d’accueil de près de 220 millions de passagers à l’horizon 2050.

Un dispositif de sécurité est aussi à mettre en place autour des nouveaux projets de transport tels que l’agrandissement de la ligne de métro pour relier Dubaï à l’exposition universelle ou le projet Hyperloop, train à ultra haute vitesse entre Dubaï et Abou Dhabi qui devrait relier les deux villes distantes de 150 kilomètres en seulement 12 minutes d’ici 2025 en propulsant les rames à plus de 1000 km/h dans un tube sous vide alimenté par des panneaux solaires.

« L’augmentation des capacités des différentes infrastructures de transport, du trafic routier et des menaces informatiques sur les installations à risques sont au coeur des préoccupations des autorités régaliennes émiraties » ajoute Sidi Achouchi. Compte tenu des investissements et des mesures mis en place, le pays vise ainsi un taux de criminalité inférieur à 1/1000 d’ici à 2020.