Quand la sécurité urbaine s’impose comme un défi

Avec l’augmentation de la population urbaine mondiale, estimée d’ici à 2050 à environ 9 milliards de personnes, la sécurité urbaine représente l’un des défis majeur du 21e siècle. Chaque ville est unique, mais dans leur quête de sécurité, toutes sont confrontées aux mêmes situations complexes. L’une des premières difficultés étant la réunion et la coordination de tous les acteurs, administrations, collectivités locales, forces de sécurité, unités d’intervention et opérateurs privés. L’heure est aux solutions de sécurité intelligentes et intégrées.

When urban security becomes a challenge
With the increase in the world’s urban population, estimated to reach about 9 billion by 2050, urban security is one of the major challenges of the 21st century. Every town is unique but, in their quest for security, they all have to face the same complex situations. One of the first difficulties is getting together and coordinating all the players, administrations, local authorities, security forces, intervention units and private operators. It is time to find smart, integrated security solutions.

  • Vers une surveillance vidéo en temps réel

    Plus efficace et plus sécurisée pour les villes, la vidéoprotection en temps réel « permet de rester à la pointe dans la lutte contre le crime, les agressions, la gestion de foules, les embouteillages, etc. », précise Coralie Roy, manager marketing Europe du Sud chez Axis Communications. Véritable outil d’appui en matière de sécurité publique, la vidéoprotection améliore, outre le taux d’élucidation grâce à des identifications plus rapides des auteurs d’infractions, la surveillance en maintien de l’ordre.

    Également, la vidéoprotection possède un effet dissuasif, limitant les passages à l’acte, prévenant et réprimant le terrorisme. Figurant parmi les 76 sites pilotes désignés par le ministère de l’Intérieur pour mettre en place un système de vidéosurveillance 100 % numérique raccordé à un centre opérationnel de la gendarmerie dès 2012, la commune de Neuville-sur-Saône (Rhône-Alpes) explique avoir « dans 70 % des cas de sollicitations de la gendarmerie, apporté des éléments complémentaires ou contradictoires, donc utiles à l’enquête grâce au système de vidéoprotection installé. De bons résultats possibles uniquement grâce au travail commun et collectif des acteurs locaux », explique Sébastien Gaujon, directeur du pôle sécurité CISPD Genay/Neuville-sur-Saône, ajoutant « pour qu’un tel dispositif soit efficace, il est important que l’installation ait été pensée en amont avec tous les acteurs et les primo-intervenants de la sécurité. Réfléchir aux différents scénarios nous a par exemple permis de disposer des caméras sur des points qui se révèlent aujourd’hui stratégiques et porteurs de résultats. » Un projet dont le coût se porte à 525 000 €, 30 % étant financés par l’État via le Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance (FIPD).

    En matière de respect des libertés individuelles, les atteintes sont elles de plus en plus maîtrisées : « Axis développe en ce sens des caméras disposant de masquage dynamique qui permet de cacher les zones privées qui pourraient être couvertes par le champ de la caméra », précise Coralie Roy.

    Philippe Goujon, député de Paris, ajoutant qu’ « aujourd’hui, plus des deux tiers des Français sont favorables à la vidéoprotection ».

    D’un point de vue technologique, les caméras disposent aujourd’hui d’une qualité vidéo de très haut niveau, la HDTV offre un format d’écran large, des images plus claires avec une résolution trois fois supérieure au CCTV analogique pour des détails extraordinaires qui facilitent une identification positive lors des recherches et une meilleure fidélité de couleur par rapport à l’analogique standard. Ajoutant à cela zoom puissant, capacités de panoramique, d’inclinaison rapides et précises, « des avancées technologiques utiles et très importantes pour les utilisateurs de la vidéoprotection. Mais, il ne faut pas oublier un point essentiel. La complémentarité entre l’homme et la machine », ajoute Coralie Roy. C’est ainsi que pour valoriser cette approche et mettre au cœur du dispositif l’humain, Axis Communications mettra en place dès septembre une certification “Certified partners Axis” délivrée par un organisme extérieur Prometric, « cette certification est une première en France et une nouveauté dans le monde de la vidéoprotection. Elle sera délivrée aux agents de vidéosurveillance comme un label, une reconnaissance tant de leur expérience que de leurs capacités et compétences à utiliser le matériel de vidéoprotection », ajoute-t-elle.

    De nombreux atouts, la vidéoprotection en a. Mais pour que cette dernière joue un rôle réellement efficace dans la maîtrise et l’optimisation de la sécurité urbaine, il est nécessaire de mettre en place des équipes dédiées au fait de la thématique sécurité et de réunir tous les acteurs concernés pour définir une véritable politique de sécurité. Et c’est là que le bât blesse. « Il y a aujourd’hui de vraies difficultés au sein des villes à réaliser les bons diagnostics en matière de besoins de sécurité et donc une difficulté pour adapter les outils vidéo à mettre en place. C’est une véritable question qu’il faut se poser aujourd’hui », précise Coralie Roy, et de poursuivre : « C’est pour cela que la mise en place d’un référent sûreté est importante par exemple. Travailler de concert avec la police municipale et nationale, la gendarmerie et les consultants sécurité pour établir un cahier des charges qui réponde aux besoins du terrain. Un cahier des charges qui devra ensuite s’adapter aux changements de situation et à l’évolution de la ville. » Ajoutant que compte tenu de la nécessité des hommes dans cette démarche de vidéoprotection et la réduction des effectifs de sécurité, il faudra « sous contrôle bien entendu, mais arriver à déléguer une partie du travail des vidéosurveillants aux entreprises de services de sécurité et de défense ».

    Moving towards real-time video surveillance
    Offering towns greater efficiency and security, real-time video-protection is a great help for public security, improving as it does the detection rate by swifter identification of criminals and peacekeeping surveillance. It has a dissuasive effect, stopping some crimes being committed and preventing and overcoming terrorism. One of the 76 pilot sites chosen by the Ministry of the Interior in 2012 to install a blanket digital video surveillance system linked to an operations centre at the gendarmerie is Neuville sur Saone where “in 70% of cases where the gendarmerie is called, it provides additional or contradictory evidence which helps the investigation”. On the technology side, the cameras can scan a broader scope and offer higher resolution and hence a clearer picture. It is no easy matter for towns to diagnose their security needs, so choosing the right video-protection device is difficult and this is why benchmark security systems are important. It is essential for municipal and national police forces, gendarmerie and security consultants to work hand in hand to draw up a blueprint which is relevant in the field and can evolve. As for using security and defence service businesses, that’s another question.