Les opportunités business en Malaisie

Un pays de plus en plus exposé

Dans un contexte marqué par un changement politique avec l’élection en mai 2018 de l’ancien Premier ministre malaisien Tun Dr Mahathir Mohamad, la Malaisie se présente comme un pays intermédiaire où les opportunités en matière de sécurité et de défense se multiplient.

Le budget de Défense 2018 de 3,2 milliards d’euros représente 6% du budget total du Gouvernement malaisien.

Bien que la France soit le 1er fournisseur de la Malaisie dans le secteur des équipements de défense, le marché reste très compétitif avec des pays tels que la Russie, le Royaume-Uni, l’Australie, la Turquie ou l’Allemagne qui opèrent activement. La Malaisie investit plus particulièrement sur le maintien en condition opérationnelle de ses équipements avec la volonté de développer une industrie locale performante. S’agissant d’acquisition, de grands projets restent à l’étude, tel que le remplacement de la flotte d’avions de combats MIG-29 de la Royal Malaysian Air Force (RMAF).

Le nouveau ministre de la défense, Mohamad Sabu, a annoncé le 12 août dernier vouloir moderniser la RMAF. Il envisage une combinaison d’avions de combats et de drones.

On note aussi l’acquisition de drones civils et militaires (intelligence, surveillance et reconnaissance) pour le développement de l’Eastern Sabah Security Command afin de renforcer la sécurité de l’Est de Sabah.

En matière de sécurité intérieure, le budget 2018 est de 2,9 milliards d’euros. Un accroissement des besoins en équipements de sécurité maritime, systèmes de défense aérienne et technologies pour la sécurité des frontières, ainsi que des équipements conçus pour combattre les menaces des organisations terroristes internationales, pirates et insurgés transfrontaliers est annoncé. Le pays doit par ailleurs lutter contre la contrebande de drogue, l’immigration clandestine et la recrudescence des activités criminelles. 

Les drones intéressent parallèlement le ministère des Transports afin d’améliorer la sécurité routière, de veiller aux risques d’inondation, ou aider à la surveillance d’espaces privés (usines, infrastructures pétrolières, espaces portuaires, etc.). « Le secteur de la protection des infrastructures devrait atteindre 5,3 millions d’euros en 2020, contre 1,1 millions en 2016. La Malaisie fait notamment face à un problème de surveillance des espaces industriels. » détaille Laëtitia Boura. Le 11e plan Malaisien 2015-2020 vise à diminuer les risques environnementaux et à renforcer le monitoring des zones à forts risques en catastrophes naturelles. 

La politique de la Défense et de la Sécurité malaisienne ambitionne de développer l’industrie de la défense et devenir, à terme, un centre de production et d’export pour la région Asie-Pacifique. La Malaisie souhaite donc attirer les investissements étrangers tout en s’assurant du transfert de technologie. « Il est essentiel d’envisager un développement conjoint, une fabrication locale et d’être représenté ou en partenariat avec une société de statut Bumiputera (détenue par des actionnaires d’origine malaise) pour adresser ce marché. » précise Laëtitia Boura.

En matière d’offset, des politiques de compensation obligatoire sont appliquées sur tous les contrats supérieurs à 10 millions d’euros, correspondant à 100% du montant total du contrat (avec coefficients multiplicateurs). Directes ou indirectes, ces compensations doivent contribuer fortement à l’amélioration du tissu économique et industriel du pays et à la formation de haut niveau.