Smart & Safe JO 2024 : l’unité de tous les acteurs

Le 13 septembre 2017, le Comité International Olympique (CIO) a attribué l’organisation des jeux Olympiques et Paralympiques 2024 à Paris et à la France. Le jour-même, l’Etat a décidé d’instituer la délégation interministérielle aux jeux Olympiques et Paralympiques (DIJOP) qui travaille, sous l’autorité du Premier ministre, à accompagner la bonne organisation de cet événement international et remplit plusieurs missions essentielles.

Rencontre avec Jean Castex, Délégué Interministériel aux Jeux Olympiques et Paralympiques.

La DIJOP garantit tout d’abord la cohérence de l’action de l’Etat sur le projet olympique, en coordonnant l’activité de l’ensemble des administrations concernées. Elle est également chargée d’assurer le lien avec l’ensemble des collectivités territoriales impliquées dans le dossier olympique, au premier rang desquelles la ville de Paris et la région Ile-de-France, ainsi que de veiller à la bonne réalisation des ouvrages olympiques financés par l’Etat, dont la livraison est assurée ou supervisée par un établissement public, la Société de livraison des ouvrages olympiques (SOLIDEO). Enfin, la DIJOP assure, au nom de l’Etat, les relations avec le comité d’organisation des jeux olympiques (COJO).

Au cours de la première année, la DIJOP a travaillé sur trois chantiers majeurs.

En accompagnant, tout d’abord, la mise en place de la gouvernance des deux principales structures concourant à l’organisation des jeux :

  • Le COJO, structure associative qui va s’occuper de l’organisation concrète des Jeux, sous la responsabilité d’un sportif reconnu, Tony Estanguet ;
  • La SOLIDEO, présidée par la maire de Paris, Anne Hidalgo, et dirigée par Nicolas Ferrand, chargée de la livraison des ouvrages olympiques et de leur reconversion aux bénéfices des territoires dans lesquels ils seront implantés, et donc, de leurs habitants.

En s’assurant, ensuite, de l’adoption des dispositions législatives et réglementaires qu’implique l’accueil des jeux Olympiques et Paralympiques. La loi relative à l’organisation des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 a été promulguée le 26 mars dernier et traduit pleinement les engagements pris par la France en phase de candidature. Elle contient également plusieurs dispositions qui permettent d’accélérer les procédures et qui nous permettront, collectivement, de livrer les jeux en temps et en heure.

Enfin, après la remise d’un rapport des inspections générales évaluant les risques liés à l’organisation des jeux en termes de délais, de surcoûts et de gouvernance, la DIJOP a été chargée, avec le COJO et la Solidéo, d’examiner les conclusions et les recommandations de ce rapport, qui faisait état d’un éventuel surcoût de 600M€, et de procéder, dans un cadre partenarial, aux ajustements nécessaires.

Trois objectifs ont guidé les discussions que nous avons menées avec l’ensemble de nos partenaires : le respect des enveloppes budgétaires publiques initialement prévues ; le respect des délais de livraison ; et la poursuite de la logique d’héritage, qui constitue la force la candidature de Paris 2024.

Nous sommes parvenus à atteindre ces trois objectifs essentiels dès le mois de juin 2018, dans la concertation, et en maintenant l’unité de tous les acteurs.

En 2019, la DIJOP va s’atteler à travailler à la consolidation d’un programme héritage pour le compte de l’Etat, qui s’inscrira pleinement dans le cadre de la stratégie adoptée par le COJO. En effet, la DIJOP est particulièrement vigilante à encourager la valorisation des effets économiques, sociaux et culturels des jeux Olympiques et Paralympiques à travers le pays.

Les jeux vont permettre de dynamiser le département de la Seine-Saint-Denis, grâce à la construction de plusieurs infrastructures qui seront laissées en héritage à l’issue des jeux. Mais l’héritage ne sera pas seulement matériel ! Les jeux constituent également une opportunité formidable pour laisser un héritage immatériel à notre pays. L’Etat y contribuera, en portant plusieurs objectifs de long-terme. L’objectif est simple : présenter une série de mesures, en lien avec l’organisation des jeux, qui vont laisser un héritage positif pour les Français.

Concernant certains sujets spécifiques, comme l’évolution des missions des agents de sécurité privée ou la mise en œuvre de la technologie de la reconnaissance faciale, les jeux peuvent être l’occasion d’aller plus loin et d’améliorer les dispositifs existants.

Les jeux doivent aussi permettre à la France de faire valoir son excellence et son savoir-faire en matière industrielle, en garantissant, notamment, que les ouvrages olympiques qui seront construits respecteront un haut degré d’exigence sur le plan de d’excellence environnementale et du développement durable.

Les jeux auront donc des retombées positives pour notre pays, mais il nous faudra prioritairement les organiser en toute sécurité.

Pour cela, l’Etat a fait le choix, dès la phase de candidature, de doter le ministère de l’intérieur d’un service spécifique, et a nommé un coordonnateur national pour la sécurité des jeux olympiques et paralympiques 2024, M. le préfet Pierre Lieutaud.

Le principal objectif de tous les acteurs qui œuvrent pour la sécurité des jeux consiste à créer un environnement sûr et sécurisé dans lequel tous les participants pourront évoluer dans un climat de confiance tout en célébrant l’esprit des jeux.

Le champ d’application du programme de sécurité olympique et paralympique vise à réduire les menaces de nature terroriste ou criminelle pendant la phase de construction des sites, pendant les épreuves tests et pendant la période opérationnelle des jeux. Ce programme concerne les sites de compétition, les réseaux de transport, ainsi que toute autre infrastructure stratégique pour l’organisation des jeux. Dans le cas d’une menace avérée ou d’un accident qui serait en dehors du champ de responsabilité du COJO, les autorités françaises de sécurité et ses différentes agences mèneront les opérations de sécurité et de sûreté, conformément aux procédures préétablies et avec des ressources professionnelles propres.

Les services de sécurité fournis par le COJO doivent parfaitement s’intégrer et se coordonner avec les stratégies et dispositifs de sûreté et de sécurité mis en place à l’échelle de la ville de Paris et sur l’ensemble du territoire français. Le succès des jeux de Paris 2024 sera assuré par une planification méticuleuse et intégrée. Ceci suppose une coproduction de sécurité entre les différents acteurs dès à présent.

La responsabilité de la sécurité publique incombe à l’État français. Les attaques terroristes de Paris et de Nice ont permis aux autorités françaises de développer une expertise en matière de prévention et de lutte contre le terrorisme. Ces expériences seront intégrées très en amont dans la planification de la sécurité. Un certain nombre d’ajustements seront par ailleurs effectués pour adapter le dispositif de sécurité au contexte sécuritaire national et international de 2024. Pour ce faire, Paris 2024 élaborera sa planification sur la base d’une analyse de risque et des informations provenant des services de renseignement nationaux. Ceci permettra la mise en place de mesures de dissuasion, de détection et de riposte efficaces pour éviter que des incidents majeurs ne se produisent pendant les jeux.

Les éléments incontournables pour assurer la sûreté et la sécurité des opérations sont les suivants :

  • une analyse stratégique des risques détaillée et constamment mise à jour ;
  • une coopération efficace des services de sécurité publics et privés mobilisés pour les jeux ;
  • une chaîne de commandement unique qui garantit clarté et efficacité dans la prise de décision ;
  • une coopération internationale et un échange constant entre les services de renseignements pour disposer d’informations fiables et exploitables et ainsi prévenir et lutter contre les menaces ;
  • un soutien populaire pour les jeux et une acceptation des mesures de sécurité mises en place.